Des cipans pour produire du fourrage
L’implantation d’un couvert fourrager en période d’interculture permet de disposer de fourrage d’appoint de qualité. Si l’objectif poursuivi est de réaliser une fauche en arrière-saison, il est impératif de semer la culture dérobée avant la fin juillet, après un pois ou un escourgeon par exemple. Passé cette date, le choix peut alors se porter sur des cultures dérobées d’hiver à semer fin août-début septembre. La date de récolte fera alors l’objet d’un compromis afin de ne pas pénaliser la culture de printemps (voir tableau 2).
Les cipans de longue durée pour un meilleur effet engrais vert
Maintenir des cipans sur sa parcelle au-delà du 15 novembre, jusqu’au semis de la culture de printemps (betterave ou maïs), offre des avantages agronomiques et environnementaux.
Maintenue en place plus longtemps, une culture intermédiaire de longue durée adaptée accumule davantage d’azote qu’un couvert en place durant une plus courte durée. La production de biomasse sur la parcelle est plus élevée, et la destruction de cette matière verte riche en azote contribue à augmenter l’effet engrais vert de la cipan. Enfin, comme l’implantation de la culture de printemps intervient peu de temps après la destruction, celle-ci pourra pleinement valoriser l’azote restitué durant la minéralisation du couvert après son incorporation dans le sol.
Une couverture quasi permanente du sol, de la récolte jusqu’au semis de la culture suivante, offre en outre une meilleure protection des masses d’eau souterraines au lessivage de nitrate, réduit les phénomènes d’érosion et de battance tout en contribuant à augmenter la fertilité de la parcelle à moyen et long terme.
Recommandations techniques
La technique consiste à associer une graminée gélive à une légumineuse qui résiste à l’hiver, surtout avant une culture de maïs. Ces légumineuses sont au cœur de la réussite de la technique (voir tableau 3).
Des cipans « multiservices »
Certaines cultures intermédiaires pièges à nitrate peuvent êtrre utilisées bien à propos pour: rompre le cycle des maladies, concurrencer la germination des adventices, produire des fourrages d’appoint, apporter un effet «engrais vert», protéger le sol contre la battance, améliorer la fertilité des sols…
Implanter une cipan a un coût, pour lequel on est en droit d’attendre un retour sur investissement. Celui-ci se mesure à travers les services que la cipan rend à l’agriculteur (tableau 4).
Choisir en fonction des contraintes de l’exploitation: organisation des travaux agricoles et matériel disponible
Pour maximiser les chances de levée et assurer un bon développement de la cipan, il est primordial de respecter les exigences biologiques des espèces en matière de date et de technique de semis (tableau 5).
Pour tirer le meilleur parti possible de ses cipans, il est recommandé de les semer le plus tôt possible. De plus, à partir de la mi-août, la diversité de choix de couverts diminue fortement. Parmi les espèces adaptées à cette période, on trouve les crucifères, de nombreuses graminées, la phacélie et les légumineuses d’hiver.
Au sud du sillon-Sambre-et-Meuse, la période optimale de semis des espèces est réduite de 15 jours par rapport au nord.
Si le Pgda prévoit que les travaux de semis soient clôturés pour le 15 septembre, il est recommandé de les implanter avant le 1er septembre pour optimiser son retour sur investissement.
Les exigences de semis sont également fort variables d’une espèce à l’autre. Certaines ne nécessitent pas une préparation importante (crucifères, avoines) et peuvent être semées à la volée, tandis que d’autres exigent une implantation soignée avec un recouvrement suffisant (phacélie, légumineuses).
Cipan et SIE
Dans le cadre du verdissement (SIE), la politique agricole commune impose que le mélange soit composé de 2 espèces de familles botaniques distinctes, issues de listes positives. Le mélange doit rester en place durant 3 mois. Selon la date de semis, cela implique donc que la destruction du couvert puisse intervenir parfois après la date du 15 novembre, date pivot du Programme de gestion durable de l’azote, si les 3 mois d’implantation ne sont pas encore atteints (tableau 6).
Trouvez le couvert idéal en quelques clics
Toutes les combinaisons d’espèces et densités de semis sont disponibles sur le module choix de couverts disponible sur www.protecteau.be > nitrate > agriculteurs > couverts > choisir son couvert végétal).
Trouvez, en quelques clics, le couvert idéal qui correspond à la période prévue pour le semis, appartient à la liste SIE, permet de produire du fourrage, améliore la structure du sol, etc. Une fiche technique est également disponible pour chaque espèce ou mélange.
Plus d’infos: info@protecteau.be; www.protecteau.be; 081/72 89 92.