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Élevage : stop au simplisme !

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Alors que l’élevage européen est particulièrement visé par les politiques environnementales, un rapport commandé par la Commission européenne montre que des solutions existent pour rendre le secteur plus durable. « Nous devrions abandonner les positions simplistes, plantes contre animaux ou production extensive contre production intensive, pour promouvoir des systèmes d’élevage bien adaptés à la diversité de l’agriculture de l’UE », conclut cette étude. Mené par des chercheurs de l’Institut français de recherche en agronomie et de l’Université d’Édimbourg, ce travail propose des pistes (amélioration des rendements, utilisation d’intrants à faible incidence, exploitation des synergies entre productions) pour réduire les impacts négatifs de l’élevage et en optimiser les effets positifs. Car, soulignent en préambule les auteurs de ce travail, le secteur de l’élevage est très important pour l’économie européenne : « En 2017, la valeur de la production animale et des produits d’origine animale dans l’UE s’élevait à 170 milliards d’euros soit 40 % du chiffre d’affaires agricole total. L’UE est également exportateur net vers le marché mondial et l’excédent de la balance commerciale des produits d’élevage n’a cessé d’augmenter depuis 2000, pour atteindre 3,7 Mrds € en 2019. » Mais en 2017, le secteur agricole a aussi généré 10 % des émissions totales de gaz à effet de serre de l’UE.

Pas de solution unique

Entre 1990 et 2013, les émissions de gaz à effet de serre de l’UE ont diminué de 24 % sous l’effet de la baisse du nombre de bovins et de l’amélioration de la productivité, rappelle l’étude. Mais d’autres réductions peuvent être réalisées. « Bon nombre des contributions de l’élevage dépendent des systèmes agricoles mis en œuvre et des territoires dans lesquels ils opèrent. Les incidences sur l’environnement peuvent être importantes dans les régions où se pratique l’agriculture intensive, tandis que, dans les zones marginales, le maintien de l’élevage constitue un défi pour la conservation de nombreux écosystèmes de patrimoine à haute valeur écologique », écrivent les auteurs. Et dans les fermes conjuguant les grandes cultures et l’élevage, les avantages pour l’environnement dépendent de la mesure dans laquelle les productions végétales et les animaux sont intégrés.

Trois pistes sont proposées. Les gains d’efficacité, tout d’abord, qui passent par la sélection génétique notamment. Deuxièmement, le remplacement d’intrants par des alternatives à plus faible impact, par exemple, le recours à des légumineuses et une bonne gestion du retour au sol des effluents d’élevage peuvent réduire de manière significative la quantité d’engrais de synthèse appliquée. Troisièmement, les synergies entre productions : le bétail permet « de diversifier les rotations culturales avec des avantages en termes de réduction de la pression des organismes nuisibles, d’amélioration de la fertilité des sols, de renforcement de la biodiversité… ».

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