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Des rendements satisfaisants, mais une qualité dégradée

Si la moisson française présente des rendements supérieurs à la moyenne quinquennale pour les principales céréales à paille, certains critères de qualité s’avèrent dégradés par les pluies estivales.

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La production de blé tendre est affichée à 36,7 millions de tonnes (Mt), en hausse de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale, selon les prévisions Agreste (service statistique du ministère français de l’Agriculture). Mais elle tombe à 34,9 Mt, selon l’estimation au 24 août de la société Agritel. En cause, les pluies estivales qui, en parallèle, amènent des résultats qualitatifs « particulièrement contrastés », soulignent FranceAgriMer et les instituts techniques Arvalis et Terres Inovia.

Au moment du remplissage, les cultures ont d’abord connu une période de forte chaleur, suivie d’une humidité persistante alors que les blés avaient atteint leur maturité physiologique. Cela se traduit par un poids spécifique (PS) « irrégulier et en retrait par rapport au potentiel des variétés », sa dégradation étant plus importante pour les parcelles récoltées après les pluies. L’indice de Hagberg apparaît « globalement satisfaisant », malgré quelques faiblesses. Le taux de protéines semble, quant à lui, plutôt bon.

« On a une qualité assez inquiétante en termes de valorisation, avec beaucoup de blés qui sont non panifiables et déclassés en qualité fourragère. Environ deux tiers de la récolte risque de ne pas être aux normes », ajoute Christophe Hillairet, secrétaire général de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture. La première conséquence est sur le prix, avec des décotes importantes.

Côté blé dur, le bilan apparaît mitigé entre « rendements satisfaisants mais qualité hétérogène ». Une production de 1,6 Mt est prévue, soit 22 % de plus que l’an dernier, 6 % de baisse par rapport à la moyenne 2016-2020. L’indice de Hagberg est dégradé dans certaines régions. Les autres critères de qualité montrent une situation contrastée selon les bassins.

Et les orges d’hiver et de printemps ?

En orge d’hiver, la production est estimée à 8,3 Mt, en hausse de 27 % sur un an, mais stable par rapport à la moyenne quinquennale. Le rendement se situe à 69,7 q/ha (+12 % par rapport à 2016-20). D’un point de vue qualitatif, le PS est jugé « assez faible » mais sans conséquence pour l’utilisation fourragère. Les teneurs en protéines, « majoritairement situées entre 10 et 11 % », répondent à la demande brassicole, avec aussi des calibrages satisfaisants « à l’échelle régionale ».

La production d’orge de printemps est estimée à 3,4 Mt (-13 % par rapport à 2020, +3 % par rapport à 2016-20), avec un rendement de 63,2 q/ha (contre 58 q/ha en moyenne quinquennale) qui compense partiellement le recul des surfaces (-32 % sur un an). Sur le plan qualitatif, les taux de protéines sont en majorité satisfaisants, les calibrages « assez hétérogènes » et régulièrement au-dessus de 80 %.

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