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Le faux-semis

pour favoriser la germination des graines d’adventices

Nous avons évoqué la question de la compaction du sol suite aux abondantes précipitations du printemps et de l’été (lire notre édition du 5 août). Certaines parcelles ont été emblavées à nouveau par une culture d’automne. D’autres vont permettre la croissance d’un engrais vert pendant 6 semaines ou plus.

Temps de lecture : 6 min

Dans les parcelles qui ne vont rester libres que quelques jours ou quelques petites semaines, il est très intéressant de prévoir quelques façons superficielles du sol pour favoriser la germination des graines d’adventices.

Ce travail est complémentaire à la décompaction du sol destinée à l’aérer et lui donner une structure foisonnée.

L’intérêt du faux-semis

Le faux-semis est une des méthodes de maîtrise de l’enherbement. Elle vient en complément des binages, paillages, traitements thermiques, les engrais verts ou le choix de rotation. Elle s’adresse à tous, en bio comme en conventionnel.

Il présente un grand intérêt pour réduire l’enherbement en adventices annuelles, mais il est insuffisant pour lutter contre les vivaces, sauf s’il est répété plusieurs fois en suivant. C’est essentiellement une méthode de maîtrise de l’enherbement. Elle est aussi considérée comme une méthode complémentaire de lutte contre les limaces, en dérangeant leur habitat. Ce n’est pas du luxe cette année !

Quand le réaliser ?

Cette opération de travail superficiel du sol doit en principe favoriser la germination des semences présentes. Mais par la suite nous sommes amenés à détruire les plantes qui seraient déjà levées. Il faudra donc intervenir avant que celles-ci ne soient en étant de produire des semences viables.

À chaque façon culturale nous asséchons le sol en surface. Nous devons en tenir compte et consulter les prévisions météo pour profiter des précipitations qui apporteront l’humidité nécessaire à la germination des graines.

Le faux-semis concerne le travail superficiel du sol, contrairement au labour qui enfoui la grande majorité des graines de l’année qui étaient en surface. En profondeur, de nombreuses d’entre celles-ci perdent leur faculté germinative mais avec de fortes différences d’une espèce à l’autre Les graminées sont mieux combattues de cette manière que les dicotylédones. Le labour fait aussi remonter en surface des graines en dormance et viables. Le labour est considéré comme efficace en réduisant le niveau d’enherbement du vulpin ou du panic notamment. Par contre, les amarantes, chénopodes, morelles ou renouées, de levée printanière surtout, restent potentiellement présentes malgré cette opération.

Il peut être réalisé en toute saison, mais les résultats les plus constants sont obtenus au printemps, avant les cultures d’été. C’est notamment une question de fraîcheur du sol. Les faux-semis de l’été donnent de bons résultats si le sol garde suffisamment d’humidité pour les germinations. Des espèces comme la galinsoge ciliée et le mouron des oiseaux germent facilement en toute saison, si elles sont bien présentes, le faux-semis a son importance en toute saison. Ce sont ces dernières que nous ciblons actuellement.

Bien sûr, il faut que les sols soient libérés plusieurs semaines entre une récolte et l’implantation de la culture suivante. Pour les semis les plus précoces du printemps, nous ne disposons guerre du temps nécessaire pour faire un faux-semis.

Comment le réaliser ?

D’abord, la première intervention consiste à favoriser la germination des graines présentes dans la partie supérieure du sol. Pour y parvenir nous préparons le sol comme pour un semis, avec le même soin. Ce sera un faux-semis, parce que nous ne distribuons pas de semence d’une quelconque culture. Ce sont seulement les semences présentes dans le sol qui seront concernées. Pour permettre une bonne germination, il faut que le sol soit suffisamment rappuyé pour faciliter la germination.

Quand les graines ont germé, dès le stade « fil blanc », nous provoquerons leur destruction. La destruction mécanique peut déjà être réalisée une dizaine de jours après la préparation du faux-semis, les germes blancs seront présentés au dessèchement par le soleil avec une bonne efficacité. Deux à trois semaines après le faux-semis, il est possible de détruire facilement les jeunes plantules mécaniquement, thermiquement ou chimiquement. Le travail mécanique du sol sera superficiel, de l’ordre de 5 cm de profondeur, si nous ne souhaitons pas faire remonter une autre volée de graines, par exemple si la suite des opérations était le semis d’une culture. Par contre, si l’implantation d’une culture n’est pas programmée avant plusieurs semaines, la mise en germination d’une autre volée de graines ira dans le sens d’une réduction de la charge de graines viables dans la parcelle, vers une réduction de son niveau d’enherbement.

La herse étrille est très pratique pour préparer le lit du faux-semis, comme pour détruire les jeunes adventices. Elle présente l’avantage de ne pas trop affiner le sol comme les outils à mouvements commandés (fraises, herses rotatives). Surtout, elle travaille le sol très superficiellement, sans remonter de semences des profondeurs du sol. C’est important. En effet, pour la facilité, nous pourrions être tentés d’employer la fraise sur tracteur ou motoculteur avec le risque d’affiner trop le sol en surface et augmenter le risque de battance en cas de pluie.

Le désherbage thermique présente le grand avantage de ne pas nécessiter du tout de travail du sol risquant de remonter d’autres graines et qu’il peut être réalisé entre le semis de la culture suivante et sa levée. Cette technique permet donc de gagner en efficacité.

Choisir son faux-semis en fonction du type de sol

En sols lourds, la méthode peut être réalisée en saison, dès que le sol est ressuyé. En été, il sera réalisé le plus tôt possible après la récolte de légumes précédente, tant qu’il y a encore de la fraîcheur dans le sol. En sol limoneux, et a fortiori dans les sols sensibles à la battance, le faux-semis doit se faire sans affiner les mottes, par exemple par un simple hersage, et ceci afin d’éviter d’accentuer les risques de battance ultérieure.

Le niveau d’enherbement

L’historique du terrain donne une indication sur le potentiel d’infestation venant du stock semencier du sol (voir Tab. 1).

Ce nombre de plantes levées ne reflète que la population de la partie supérieure du sol. Des examens plus approfondis sur 30 cm de profondeur indiquent des nombres de semences viables de l’ordre de 1.000 à 5.000 semences viables par m² en parcelles considérées comme propres et au-delà de 10.000/m² en parcelles considérées comme sale. (Source : Creab, France)

D’un seul faux-semis, nous ne pouvons espérer que réduire le nombre dans la partie supérieure du sol, et pour autant que les façons culturales ultérieures ne remontent pas d’autres semences.

Cas particulier de l’occultation

Après avoir préparé le sol comme le prévoit la technique du faux-semis, nous recouvrons la parcelle avec un film plastique opaque, par exemple avec une face blanche et une face noire. Les adventices germent et meurent suite à l’absence de lumière. La technique présente l’avantage particulier de permettre une augmentation de la température du sol, hâtant ainsi la germination des adventices. Selon la saison, l’opération est complète après 1 à 2 mois. Pour que la technique fonctionne bien, il faut que la température au niveau du sol soit propice à la germination des semences de nos adventices. Pour y arriver, on place la face blanche au dessus en été pour ne pas avoir de températures trop élevées qui bloqueraient la germination et le contraire au printemps et en automne.

F.

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