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Le datura, une adventice à éliminer au plus vite

Dans sa lettre d’information printanière, Vegaplan rappelle l’importance de combattre le datura stramoine, en raison de sa toxicité aiguë pour l’homme et les animaux.

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Le datura est de plus en plus présent dans les parcelles, surtout dans les cultures de printemps (maïs, pommes de terre, betteraves), les légumes et les prairies. S’il entre en compétition avec les autres cultures pour les ressources (lumière, nutriments, eau…), il est particulièrement problématique en raison de sa toxicité aiguë pour l’homme et le bétail. Cette adventice, dans toutes ses parties, contient des alcaloïdes, notamment de la scopolamine et de l’atropine, qui provoquent une confusion mentale, des hallucinations, des troubles cardiaques, et même la mort.

Reconnaître…

Le datura est une plante herbacée annuelle qui mesure de 30 cm à 2 m. Elle se caractérise par ses grandes feuilles vert foncé aux bords dentelés, ses longues fleurs blanches solitaires en forme de trompette et son odeur désagréable qui se dégage lorsqu’on la froisse. Le datura pousse du printemps à la fin de l’été, avec une floraison de juin à octobre. Il se propage par des graines, contenues dans des capsules épineuses. Un pied peut porter jusqu’à 40 capsules, chacune contenant plusieurs centaines de graines qui survivent dans le sol pendant plus de 40 ans.

Une limite maximale de résidus d’alcaloïdes tropaniques dans les denrées alimentaires a été fixée par la réglementation européenne. Si le datura n’est pas retiré des champs, il se mélangera aux fourrages et aux cultures vivrières lors de la récolte. Cela aura des conséquences dramatiques, car, répétons-le, toutes les parties de la plante sont toxiques.

La lutte contre le datura est obligatoire dans le cadre de la réglementation relative à la lutte intégrée (IPM) et du Standard Vegaplan. Le dépassement de plus de 10 plantes/ha au stade de production de graines est une non-conformité de niveau 2. En Flandre, elle passera même au niveau 1 à partir de 2026.

En outre, lors de la production de céréales et fourrages, les agriculteurs doivent prendre les mesures nécessaires pour limiter la présence de graines, avec un maximum de 1.000 mg/kg de produit. En cas de présence, ils doivent en avertir l’acheteur.

… et combattre

Le plus important est d’éviter l’introduction du datura sur les terres agricoles en prenant des précautions telles que le nettoyage des machines et des outils entre les parcelles. En cas de présence sur une parcelle, il convient d’intervenir le plus rapidement possible, par voie de lutte chimique et/ou arrachage manuel. La personne qui effectue l’arrachage doit porter des gants de protection.

Le datura peut produire des milliers de graines résistantes à la chaleur, qui peuvent mûrir après l’arrachage de la plante. Les deux seules façons de détruire l’adventice et d’assurer la destruction des graines et des alcaloïdes sont d’enterrer la biomasse dans le champ à une profondeur d’au moins 1 m ou de brûler la biomasse à des températures supérieures à 1.000 ºC. Cette dernière méthode ne peut qu’être garantie dans un incinérateur de déchets et suppose donc une élimination par le biais des déchets ménagers ou autres flux de déchets destinés à l’incinération.

D’autres méthodes telle que la biométhanisation, le compostage, l’inondation ou le brûlage sur champ n’offrent pas les conditions nécessaires à une décomposition complète des semences et peuvent donc favoriser la propagation du problème.

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