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La commission envisage la reconnaissance du Prosek

La commission pourrait accorder une appellation d’origine au vin doux croate Prosek, au grand dam des eurodéputés italiens qui considèrent le terme de Prosek bien trop proche de leur Prosecco local.

Temps de lecture : 3 min

Et cette perspective fâche les eurodéputés italiens.

Consciente du caractère particulièrement explosif du dossier, la commission avait, au moment de l’adhésion de la Croatie à l’UE en 2013, mis au frigo le sujet de la reconnaissance du vin croate Prosek en tant qu’appellation d’origine.

Les Italiens défendent leur Prosecco

Mais elle a finalement ressorti le dossier en admettant mi-septembre la recevabilité de la demande d’inscription de ce vin doux déposée par la Croatie. Une décision jugée inadmissible en l’Italie où cette annonce a déclenché de vives réactions en raison de la proximité du mot Prosek avec le Prosecco local – même si les deux produits n’ont rien à voir : un vin doux, ambré et tranquille commercialisé en bouteille de 50 cl d’un côté, et un vin pétillant et blanc de l’autre.

À ce stade, la commission assure qu’elle n’en est qu’au recueil des avis des parties prenantes et qu’elle n’a pas encore pris sa décision.

Les coordinateurs italiens des groupes sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens au sein de la commission de l’Agriculture craignent l’affaiblissement de la position des appellations européennes au niveau international notamment « dans le cadre des négociations commerciales avec les pays tiers, y compris celles en cours avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Chili, qui sont déjà opposés à la protection complète du Prosecco ».

Ils rappellent que le terme Prosek n’est rien d’autre que la traduction du nom Prosecco en slovène, et que le règlement OCM établit que les appellations et indications géographiques « doivent être protégées contre tout abus, imitation ou évocation, même lorsque la dénomination protégée est traduite dans une autre langue ».

Mise en péril du système des IG ?

Comme le commissaire Janusz Wojciechowski avant lui, le directeur général adjoint de l’Agriculture se protège derrière « le droit européen ». Il a rappelé que « la seule homonymie ne pouvait constituer une raison suffisante » pour repousser la demande, arguant que les deux produits sont par ailleurs très différents et ne peuvent donc pas tromper les consommateurs.

« Il ne s’agit pas seulement de tromper les consommateurs, mais avant tout de diluer et d’exploiter la réputation et la reconnaissance construites par une IG », rétorque, dans un communiqué du même jour, l’association européenne des vins d’origine (Efow) qui craint que cette décision ne compromette à long terme le système européen des IG. Celui-ci « doit être renforcé et non fragilisé de l’intérieur » a-t-elle précisé.

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