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Faut-il craindre une végétalisation de notre alimentation ?

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Le 30 novembre dernier, Greenpeace descendait une nouvelle fois en flamme la viande chez nos voisins français en réclamant l'interdiction de la publicité la mettant en scène dans «les espaces publics», ainsi que les publications «diffusées dans les institutions publiques (notamment les ouvrages scolaires)».

L'Ong demandait aussi l'arrêt du «financement public» des campagnes visant à «promouvoir et augmenter la consommation de viande et de produits laitiers», afin de flécher ces fonds vers les produits végétaux. Dans ce rapport rédigé avec l'aide de sept sémioticiens, Greenpeace a disséqué les publicités de 51 marques de produits carnés dans six pays européens qui véhiculeraient, selon elle, sept «mythes» : écologie, santé, virilité, place des femmes, identité nationale, convivialité et liberté. Et de réclamer, dans la foulée, de limiter le marketing et la publicité en faveur de la viande et des produits laitiers, de freiner leur consommation et de mettre un terme aux impacts négatifs que leur consommation excessive fait peser sur la santé des personnes et de la planète.

Las, le martyre de la viande ne s’arrête pas en si mauvais chemin puisque l’on apprenait quelques jours plus tard, par la voie de l’institut de sondage Ifop, que plus de trois Français sur quatre seraient prêts à diminuer leur consommation de protéines animales et à privilégier les produits «de meilleure qualité environnementale et gustative» lorsqu’ils mangent de la viande et du poisson, en choisissant notamment des produits labellisés. Relativisons : souhaiter consommer de la viande de bonne qualité est loin d’être une hérésie en soi. Par contre, près de la moitié des personnes interrogées disent avoir augmenté la part de produits végétaux dans leur alimentation ces deux dernières années et 42% prévoient d’en consommer encore davantage dans les années à venir. L’étude ne précise pas dans quelle proportion se ferait cette consommation au détriment des produits carnés … Chez nous, l'Observatoire de la consommation de l'Apaq-w nous apprenait que 32% de personnes interrogées dans le cadre d’une enquête menée fin 2020 penseraient à diminuer leur consommation de produits d’origine animale.

Bref. Avec les Ogm, le glyphosate et actuellement la vaccination, la viande est aujourd’hui l’un des incontournables de la comédie humaine, qui permet de faire semblant de savoir et donne l’illusion d’avoir discuté. Manger de la viande, c’est désormais un crime climatique et à la fois un écocide, c’est pire que le nucléaire. Il n’en a pas toujours été ainsi. Faisons un saut dans un passé plutôt reculé. Crue ou cuite, la chair de la viande se déguste alors avec plus ou moins de sel dans les dictionnaires. Richelet, dans son Thesaurus de 1680, recommande ainsi de manger « autant que l'estomac en peut digérer » des bonnes viandes (veau, mouton, volaille, perdrix et grive) pour « vivre longtemps ».

On se consolera – un tout petit peu – en apprenant que la baisse de la consommation en Occident est loin de gagner la Chine ou l’Amérique latine, où le goût pour la viande ne faiblit pas. Sous nos latitudes, il est donc plus que temps de rappeler tous azimuts que l’extraordinaire variété de paysages des terres wallonnes vient de l’heureux mariage entre culture et élevage.

Marie-France Vienne

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