
Pour mener à bien son étude, l’équipe de recherche s’est appuyée sur les données de l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et de l’industrie agroalimentaire des dix dernières années. Selon la spécialiste française des micotoxines Isabelle P. Oswald, il s’agirait de la première étude qui porte sur l’évolution des mycotoxines de Fusarium en Europe.
Leur présence dans l’alimentation humaine ou animale peut avoir des effets nocifs sur la santé humaine et animale (effets sur les intestins, le système immunitaire…).
Des niveaux de mycotoxines plus sévères
La présence de mycotoxines peut également induire des pertes de qualité significatives. Lorsque celles-ci atteignent un certain niveau, le grain contaminé est détourné de l’alimentation humaine vers l’alimentation animale. « Entre 2010 et 2019, on estime que 75 millions de tonnes de blé (5 % du blé alimentaire) ont dépassé les limites autorisées pour la consommation humaine en Europe. Leur déclassement pour l’alimentation animale a représenté une perte d’environ 3 milliards d’euros au cours des dix dernières années », indique Louise E. Johns, co-autrice de l’étude.
Depuis 2010, les auteurs de l’étude ont ainsi constaté des niveaux de mycotoxines Fusarium plus sévères, au cours des années de forte maladie. « Nous ne savons pas ce qui provoque leur augmentation, c’est pourquoi nous avons besoin de plus de recherches, mais nous soupçonnons que les changements dans l’agriculture, telles que les pratiques de préservation des sols, et le changement climatique jouent un rôle important », souligne Louise E. Johns.
