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« Attention à l’explosion

des achats transfrontaliers ! »

Fevia Wallonie, la fédération du secteur de l’industrie alimentaire, s’alarme d’une « explosion des achats transfrontaliers », dans un contexte d’inflation élevée, et en appelle aux autorités « pour assurer l’ancrage local du premier secteur industriel wallon en termes d’investissements et d’emplois ».

Temps de lecture : 3 min

Comme chaque année, à l’occasion de la Foire agricole de Libramont, Fevia Wallonie fait le point sur l’industrie alimentaire au sud du pays. Et, comme chaque année, l’organisation sectorielle s’inquiète par rapport au phénomène des achats transfrontaliers. Mais le cri est plus fort cette fois-ci, et l’inquiétude plus vive.

Fevia Wallonie constate en effet que les consommateurs belges ont été « particulièrement nombreux » à traverser la frontière pour faire leurs courses en France. En 2022, les achats alimentaires des Belges y ont atteint 315 millions d’euros, soit 58 % du montant total des achats transfrontaliers. Ces emplettes dans l’Hexagone, qui concernent boissons, viande, pain et céréales, ont augmenté de 59 % par rapport à 2021 et de 28 % comparativement à 2019. Et la tendance à la hausse se poursuit en 2023.

Un cumul de handicaps structurels

Selon Fevia Wallonie, les prix plus élevés des produits alimentaires belges résultent d’un cumul de handicaps structurels. « La compétitivité de nos entreprises souffre de handicaps persistants : des coûts salariaux plus élevés, la lasagne de taxes, ou encore la politique énergétique illisible en Belgique », dénonce sa directrice générale, Anne Reul.

Elle craint en outre que les investissements industriels quittent la Belgique pour d’autres pays européens. « Nos entreprises sont déjà approchées par des agences de développement économique françaises qui veulent attirer des entreprises belges sur leur territoire. De plus, la France a récemment dégagé 500 millions d’euros pour renforcer la compétitivité de l’agroalimentaire français », avertit Anne Reul.

Mais des investissements records en 2022

Le contexte d’inflation galopante et une rentabilité en baisse n’ont toutefois pas empêché l’industrie alimentaire wallonne de réaliser des investissements records en 2022, à 499 millions d’euros (+3,4 %).

Toujours l’an dernier, le chiffre d’affaires de l’industrie alimentaire wallonne a dépassé pour la première fois le cap des 10 milliards d’euros (+18,1 % par rapport à 2021). Mais cette hausse « exceptionnelle », selon le secteur, est uniquement le fait d’un effet prix et de l’inflation. « En effet, les entreprises ont été obligées, pour leur survie, de répercuter l’augmentation exponentielle des coûts de production. Malheureusement, cela n’a pu se faire que très partiellement et avec beaucoup de retard », souligne encore Fevia Wallonie.

L’emploi poursuit sa progression

Mais le rapport annuel 2022 du secteur apporte également de bonnes nouvelles : l’emploi a poursuivi sa progression, faisant cumuler les créations d’emploi des entreprises alimentaires wallonnes à 3.000 en cinq ans. En pesant un emploi sur cinq, l’industrie alimentaire s’affiche comme le plus gros employeur industriel en Wallonie.

Hausse de 22,8 % des exportations

Quant aux exportations du secteur, elles ont atteint un niveau record, à 5,96 milliards d’euros, en profitant d’une hausse jamais vue de 22,8 %. Grâce à une augmentation, en parallèle, moins forte des importations (+12,5 %), l’excédent commercial de l’industrie alimentaire wallonne reste largement positif et connaît une croissance « sans précédent » de plus de 52 % par rapport à 2021.

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