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M.A.M.A.N.

Ce dimanche 11 mai, nous fêterons les mamans. Pour l’occasion, il me semblait opportun de leur dédier quelques lignes car, une maman, c’est particulier et important et c’est la plus belle mission que l’univers ait daigné m’attribuer même si elle s’avère merveilleusement complexe. Parce qu’en fait, c’est quoi une maman ?

Temps de lecture : 4 min

Ne cherchez pas dans le dictionnaire, vous serez bien trop déçus. En effet, les lexicographes semblent avoir oublié de mettre du cœur dans l’élaboration de la définition de ce mot :

– Mère : Femme qui a mis au monde ou qui a adopté un ou plusieurs enfants.

– Maman : Terme affectueux par lequel on s’adresse à sa mère (notamment les enfants), ou par lequel on la désigne entre intimes.

Les puristes diront que ces professionnels ne sont pas là pour faire du sentiment. Moi, je dis que ce mot valait bien une exception car, comme l’explique si bien le livre « Maman », d’Hélène Delforge et Quentin Gréban, qui illustre magnifiquement le terme et toutes ces nuances, « Il s’agit d’un nom unique, porté par des milliards de femmes. Un mot pour dire l’amour, la tendresse, le lien, parfois le manque. Il y a autant de mamans qu’il y a d’enfants. Pourtant, sur tous les continents, lorsqu’elles prennent leur bébé dans les bras les mamans se ressemblent ».

Les mamans sont partout : dans les livres, dans les chansons, dans les réussites et dans les échecs de leurs enfants. On parle de maman louve, de maman poule, de maman hélicoptère… de mère biologique, de maman de cœur, de maman des étoiles… de maman copine, de maman autoritaire… Quel que soit leur style ou leur manière de faire, il existe pour toutes un lien invisible qui tient à un simple regard, à un mot glissé tendrement, à un geste affectueux… des détails qui ne signifient rien pour les autres mais changent tout entre un enfant et sa maman.

Une maman est un être ambivalent qui aime chaque jour et pour toujours grâce aux moments tout doux et aux joies partagées, malgré le cœur qui se sert, malgré la peur, dans la présence comme dans l’absence, de près ou de loin, avec beaucoup de câlins et de bisous mais aussi dans la retenue et la discrétion.

Être maman, c’est représenter le monde pour un petit humain et savoir l’apprécier tout en sachant qu’il ne nous appartient pas, que notre rôle est de l’aider à grandir et que nous sommes juste là pour lui donner les bons outils.

Être maman, c’est rire et souffrir en même temps que son enfant, savoir intervenir au bon moment ou au contraire se retenir pour lui laisser vivre ses propres expériences.

Être maman, c’est savoir trouver l’équilibre entre trop ou pas assez.

Être maman, c’est aspirer à lui transmettre nos passions tout en souhaitant qu’il découvre la sienne et qu’il ne s’oblige pas à suivre le même chemin que nous

Être maman, c’est garder à l’esprit que les limites et les conseils qu’on dispense aujourd’hui dans la douleur, prendront demain tout leur sens.

Être maman, c’est se persuader qu’on fait les bons choix, ceux-là mêmes qu’ils nous reprocheront sans doute un jour parce qu’il y aura, à n’en pas douter, toujours quelque chose.

Être maman, c’est accepter que tout n’est pas toujours aussi parfait que ce que l’on avait imaginé et qu’on n’a pas toujours la main sur tout.

Être maman, c’est savourer l’instant présent en entrapercevant notre futur « grand enfant ».

Je comprends mieux finalement pourquoi les linguistes s’en sont tenus au sens premier du mot.

En effet, « Rien ni personne n’enseigne à être mère : c’est un rôle qui s’apprend avec le cœur, au-delà des stéréotypes. Qu’elle ait mis ses enfants au monde, ou qu’elle les ait rencontrés, cherchés ou bien trouvés par hasard, puis accueillis comme un don, chaque maman est extraordinaire » («   Maman de cœur, de ventre, d’étoiles  », Alessia Racci Chini »).

Que chacune d’entre vous n’oublie jamais à quel point elle est unique et à sa place.

Joyeuse fête des mamans.

Delphine Jaunard

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