
Ainsi, d’après ces organisations, au nord du pays, on a recensé en 2023, 78 animaux domestiques (cheptel agricole) victimes d’une attaque de loup, contre 149 en 2022. Un recul que la WFT n’attribue pas à la mort du loup August, heurté par une voiture l’été dernier en Flandre, mais bien aux conseils et à certaines dispositions mises en place, comme l’installation de clôtures.
Par ailleurs, elles soulignent que le nombre de victimes par loup en moyenne est passé de 34 en 2019 à 11,8 en 2023.
En Wallonie, les chiffres officiels de l’administration, arrêtés au 4 décembre 2023, font état pour cette même année de 41 proies domestiques signalées et victimes avec certitude de cet animal, contre 93 en 2022. « Même si les chiffres pour 2023 ne sont pas tout à fait complets, cette baisse est significative ».
En outre, la quasi-totalité des victimes sont des ovins. Concernant les attaques sur cheptels domestiques signalées en Wallonie en 2023 et attribuées avec certitude à la bête, elles s’élèvent à 19, selon les derniers chiffres, contre 24 en 2022. « Avec les aménagements nécessaires, la cohabitation avec les loups est possible sans en subir de préjudices tout en profitant de cet enrichissement de la biodiversité », souligne la WFT.
Une modification de statut concernant leur protection
Depuis août 2016, trois meutes de loups se sont établies en Wallonie (dans les Hautes-Fagnes et dans le Nord Eifel, à cheval sur la frontière allemande). La Flandre en recense une sur son territoire.
De plus, en Europe, la plupart des populations bénéficient d’une « protection stricte », assortie de possibilités de dérogations, en vertu de la directive européenne « Habitats » de 1992.
Cependant, en décembre, la commission a proposé de passer à une simple protection. Un statut plus souple qui permettra d’éliminer facilement les loups. En effet, pour l’Europe, canidés sont trop nombreux dans certaines régions.
Il y en a maintenant plus de 20.000 dans 23 pays de l’UE et ces meutes grandissent et occupent des territoires de plus en plus grands, poursuit-elle, se fondant sur des données collectées à sa demande dans les États membres.
Enfin, rappelons que la présidente de la commission connaît bien cette problématique puisqu’en septembre 2022, un loup s’était introduit dans un enclos de la propriété familiale dans le nord de l’Allemagne. La bête avait alors tué son poney, Dolly.
Une décision « sans justification scientifique »
Évidemment, cette proposition européenne est loin de faire l’unanimité. Pour le WWF, elle est d’ailleurs « scandaleuse » et n’a « aucune justification scientifique ». Mme von der Leyen « sacrifie délibérément des décennies de travail en faveur de la protection de la nature pour son propre intérêt politique », a dénoncé l’une des responsables de l’ONG, Sabien Leemans.
Vous l’aurez donc compris : la question du nombre de loups présents dans différents pays d’Europe continue de faire couler beaucoup d’encre et est aussi au cœur d’une véritable bataille de chiffres entre éleveurs et associations de protection de l’environnement.
