En Wallonie, 97,3 % du troupeau est d’ailleurs indemne. Rappelons que la Belgique lutte contre l’IBR depuis 2007. Ce programme a commencé sous forme volontaire mais est devenu obligatoire pour tous les éleveurs de bovins en 2012. De plus, un nouvel arrêté royal relatif à cette maladie a été publié au moniteur belge le 20 février de cette même année, et est entré en vigueur le 3 mars 2023.Le but : éradiquer complètement l’IBR pour que notre pays puisse atteindre le statut indemne en avril 2027. « Nous réalisons une visite dans les troupeaux infectés chaque année. C’est parfois compliqué car pour les éleveurs, le plan de vaccination fonctionne. Mais c’est aussi une question de délais. S’ils ont, par exemple, été infectés en 2020-2021, il faut le temps que les bêtes positives terminent leur carrière et que le troupeau soit assaini », explique Jean-Yves Houtain, directeur du département épidémiologie et encadrement sanitaire de l’Arsia.
Au niveau des conseils, même si ceux-ci sont généralement suivis par les éleveurs, rappelons tout de même de prêter attention aux achats, qui représentent environ 60 % des contaminations. Pour 5 à 6 %, c’est lié à des erreurs au niveau de la biosécurité, par exemple des contacts en prairie. « Mais il reste encore une trentaine de pourcents pour lesquels nous ne savons pas par quel biais le virus est arrivé », poursuit le vétérinaire. Notons aussi qu’en Wallonie, pour la majorité des cas, les bovins ne présentent pas de symptômes lorsqu’ils sont infectés, ce qui peut être d’autant plus frustrant pour les éleveurs pour lesquels cette maladie est source de peurs et de pertes financières importantes.
L’expert ajoute : « En Flandre, il y a manifestement eu un relâchement au niveau des mesures de biosécurité. La tension était sans doute un peu retombée au niveau des détenteurs et des vétérinaires ».
Sur le plan historique, notons que ce virus a toujours été présent en Europe pour le volet génital. Il s’est développé au niveau respiratoire dans les années 70 avec l’essor de la race Holstein et les importations d’animaux en provenance du Canada vers l’Europe, ce qui a provoqué des épisodes alors appelés « grippes canadiennes ». Grâce aux différents plans de lutte mis en place, cette maladie a été éradiquée dans plusieurs pays, comme l’Allemagne, le Danemark, la Suède… ou est en voie de l’être, comme en Belgique.
