Claerhout Seeds fête ses 5 ans avec une nouvelle variété de maïs grain
Présent sur le marché depuis cinq ans, Claerhout Seeds commercialise des semences d’hybrides de maïs en collaboration avec divers partenaires européens. Son catalogue, composé de variétés « ensilage » et « grain », s’étoffe au fur et à mesure des années. Pour les prochains semis, il intègre la variété Cabestro, que Pierre Claerhout qualifie de très prometteuse.
Fort de quarante ans de pratique dans le secteur des semences, Pierre Claerhout, une fois arrivé à l’âge de la retraite, ne souhaitait pas remiser son expérience au placard. C’est assez naturellement qu’il a créé son propre commerce de semences de maïs, en 2018. Deux ans plus tard, la société Claerhout Seeds a vu le jour. La vente de semences de maïs constitue toujours la principale activité de l’entité, qui vient de célébrer son cinquième anniversaire.
Plusieurs partenaires européens
Depuis sa fondation, la société travaille avec plusieurs partenaires en vue d’étendre son portefeuille variétal. Chaque hybride de maïs commercialisé l’est en exclusivité pour le Benelux. Parmi lesdits partenaires, figurent la coopérative agricole autrichienne Raiffeisen Ware Austria AG (RWA), le sélectionneur allemand Moreau Genetics, son homologue suisse Delley Semences et Plantes (DSP) ainsi que quelques autres entreprises européennes.
Et Pierre Claerhout de commenter : « En multipliant ses semences à l’Est, RWA peut s’affranchir de l’irrigation, contrairement aux sociétés françaises. Quant à DSP, il peut paraître étonnant que la Suisse se montre si active dans le domaine du maïs. On y trouve cependant une génétique intéressante, résultant d’une volonté d’indépendance et d’une diversité de climats ».
Avant d’être proposés à la vente aux agriculteurs, les hybrides sont mis à l’épreuve sur divers champs d’essai. Certaines variétés participent également aux essais mis en place par le Centre indépendant de promotion fourragère (Cipf). « Seuls les meilleurs hybrides sont retenus et proposés aux agriculteurs », enchaîne-t-il.
Aujourd’hui, le catalogue approche les vingt variétés (ensilage, grain ou double fin).
L’expérience avortée du soja
Outre des semences de maïs, Claerhout Seeds commercialisait, à sa création, des variétés de soja d’origine DSP. L’expérience n’a cependant pas abouti. « Cette activité a été stoppée en raison de l’absence de produits homologués pour la désinfection des semences contre la mouche du haricot, également appelée mouche du semis. » Le maïs demeure donc le produit phare de la société.
Davantage de rangs par épi
« En maïs grain, l’objectif est de commercialiser des variétés ayant un haut potentiel par hectare. En effet, pour gagner en productivité, les agriculteurs ne peuvent augmenter le nombre de plants par hectare, au risque d’allonger la plante et de réduire la taille de l’épi. Semer plus tôt est également impossible vu les risques que cela représente en termes de levée et d’éventuelles gelées nocturnes. Opter pour des variétés à l’indice Fao plus élevé n’est pas non plus indiqué car, certaines années, le grain pourrait ne pas être assez sec au moment de la récolte. Dans ce contexte, il n’y a qu’une seule piste à creuser : accroître le nombre de rangs sur l’épi », détaille Pierre Claerhout.
C’est pourquoi sa société s’intéresse aux variétés présentant 18 à 20 rangées de grains, plutôt que 14 à 16. Il nuance toutefois : « Un plus grand nombre de rangs sur l’épi n’est pas une garantie de rendement plus élevé, mais indique le potentiel génétique de la variété à produire plus de grains ».
M. Claerhout met quatre variétés « grains » de son catalogue, dont une nouveauté, en avant.
Pomerol, une obtention Topix (Suisse), est très précoce (Fao 210). Elle se montre résistante à la sécheresse et adaptée aux parcelles conduites en bio. « Ses épis sont implantés bas et arrivent à maturité sur une plante saine. »
D’origine Moreau Genetics, Cabestro, est la nouveauté. Cette variété se sème avant tout en vue d’être récoltée comme maïs grain mais peut également constituer un ensilage riche en amidon. Elle associerait un rendement très élevé à sa maturité précoce (Fao 215). À ce titre, Pierre Claerhout s’appuie sur les résultats du réseau probatoire mis en place en 2024 par le Cipf : « Cabestro y a réalisé un rendement en grains de 18.707 kg/ha à 34,1 % d’humidité et de 14.504 kg/ha à 15 % d’humidité. Cela représente 103,6 % des témoins ». Côté caractéristiques, Cabestro développe des épis qui, premièrement, s’épaississent avant de s’aplatir vers le sommet et, deuxièmement, présente 18 à 20 rangées de grains. Cette variété sera disponible en quantité limitée pour les semis 2026.
Présentant également 18 à 20 rangées de grains, Inception est une variété demi-précoce (Fao 230) issue de la sélection Moreau Genetics. Claerhout Seeds la recommande pour son rendement en cas de semis précoce, aussi bien en conditions favorables que difficiles. Cette variété pourra également être valorisée sous forme d’ensilage.
Enfin, avec 18 à 20 rangées de grains toujours, Tiberius (origine : Eurocorn, Allemagne) se montre également demi-précoce (Fao 230). Il s’agit d’une variété très résistante à la verse, plus courte qu’Inception, adaptée à tout type de sol, résistante à la sécheresse et affichant, selon le distributeur, de hauts rendements. Une densité de semis de 80.000 à 90.000 graines/ha est suffisante.
Du côté du maïs ensilage
Côté ensilage, six variétés sont épinglées. Il s’agit d’obtentions RWA, à l’exception de Drifter, provenant de la sélection Topix.
Primavera est une variété courte et compacte. Destinée à l’ensilage, elle peut également être orientée vers une récolte sous forme de grains. Étant la plus précoce de la gamme (Fao 190), elle conviendra pour une récolte précoce ou un semis tardif.
Très précoce également (Fao 200), Vistula se montre riche en amidon. Elle présente les mêmes caractéristiques en termes de semis et récolte.
Drifter figure dans le même groupe de précocité (Fao 210). Il s’agit d’une variété riche en grains, annoncée comme robuste et pouvant être cultivée en bio.
Du côté des variétés précoces, Kanonier (Fao 220) se distingue par des plantes de grande taille et des épis d’un beau gabarit. « C’est un maïs riche en énergie, caractérisé par une très bonne digestibilité et une ingestion élevée par animal et par jour. » Elle est à conseiller aux agriculteurs tournés vers l’agriculture bio.
Perseus (Fao 230) affiche un grand gabarit, conjugué à très bonne croissance juvénile et à une digestibilité qualifiée d’excellente.
Enfin, Paribus (Fao 230) est une variété à haut rendement. Elle se distingue par sa teneur élevée en Vem ainsi que par une ingestion élevée.
Pour chaque variété (grain et ensilage), les semences peuvent être traitées avec un fongicide contre les champignons du sol, un répulsif contre les oiseaux ou, encore, un insecticide contre les insectes du sol. Pour ce dernier, une commande anticipée doit être réalisée.
