La situation est bien différente du côté des produits carnés. Là où le lait et ses produits dérivés sont jalousement protégés, les appellations telles que « steak », « saucisse » ou encore « burger » peuvent être employées pour des produits végétaux. Du moins, pour l’instant… Le 8 octobre, le Parlement européen a, en effet, adopté un texte d’une portée relativement large (lire en page 15) dont l’un des points vise à réserver ces termes aux seuls produits d’origine animale.
Le débat entre les « pour » et les « contre » a été vif. Les premiers estimaient qu’il ne fallait ni tromper le consommateur, ni laisser perdurer une forme de concurrence déloyale des substituts végétaux. Les seconds, quant à eux, voient en ce texte un important frein à la transition écologique. D’aucuns estimaient, par ailleurs, qu’il n’était pas nécessaire de consacrer du temps à pareille question, la considérant même comme étant inutile, vu son absence d’impact sur les conditions de travail et le revenu des agriculteurs.
Se montrer plus strict sur les dénominations adoptées par les produits carnés et végétariens ne facilitera pas, en effet, le quotidien des éleveurs. Toutefois, choisir les termes adéquats, c’est témoigner sa reconnaissance vis-à-vis d’une profession, c’est rappeler que travailler jour après jour avec le vivant requiert de nombreuses compétences, c’est se souvenir que derrière chaque steak ou escalope se trouvent des hommes et des femmes soucieux du bien-être de leurs animaux…
N’en déplaise à certains députés européens, honorer le savoir-faire et la qualité du travail de nos éleveurs n’est en rien anecdotique. Se sentir reconnu et respecté – peut-être aujourd’hui plus que jamais – est essentiel pour tout un chacun. Et cela passe aussi, tout simplement, par les mots…











