Accueil

La Belgique, un leader en danger?

Temps de lecture : 2 min

Christophe Vermeulen porte également un regard sur les marchés internationaux et les décisions européennes dont, notamment, au Green Deal.

Certains marchés connaissent-ils un regain d’intérêt ? On évoque notamment l’Afrique.

Nous exportons vers 160 pays environ à l’heure actuelle. L’Europe reste notre destination principale à cet égard. En termes de nouveaux marchés, l’Afrique a du potentiel. Nos entreprises y exportent déjà. Si l’on considère la population du seul Nigeria, par exemple, il s’agit sans aucun doute d’un marché présentant un sérieux potentiel de croissance. Cependant, je ne sais pas dans quelle mesure la pomme de terre s’intègre dans la culture et le régime alimentaire des populations locales. Et nous ne savons pas si ces pays veulent importer davantage de Belgique ou cultiver localement.

En termes de production, la Pologne est émergente, mais n’atteint pas encore des niveaux similaires aux nôtres. Il se pourrait que le Danemark gagne en importance. Nous verrons ce qu’apporte le changement climatique, mais je n’ai pas de boule de cristal. Pour l’instant, la production nationale demeure bonne. Nous avons encore beaucoup de savoir-faire, de très bons sols et un climat raisonnable. Mais nous devons garder à l’esprit que cela pourrait changer dans les années à venir.

L’Europe ne doit-elle pas craindre le fait que le Cipc soit toujours utilisé aux États-Unis alors qu’il est interdit dans nos contrées ?

Nos agriculteurs doivent investir dans des moyens alternatifs alors que c’est nettement moins le cas outre-Atlantique. Je pense néanmoins que cela nous conférera un avantage à long terme. Les patatiers américains pourraient d’ailleurs profiter de notre savoir-faire en la matière.

Toujours au sujet des différences avec les États-Unis, l’Europe met actuellement en place le Green Deal, ce qui n’est pas sans influence sur notre économie. Toutefois, nous devons être conscients de notre position stratégique dans le monde, et ne devons pas sacrifier notre compétitivité. L’Europe veut être l’exemple à suivre, mais nous sommes dans un monde où la concurrence est féroce et où des acteurs comme les États-Unis et la Chine sont moins prévenants. Nous pouvons compter sur un marché de 450 millions de consommateurs dans l’UE, mais nous ne sommes pas un îlot isolé du monde.

A lire aussi en

Voir plus d'articles