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Le Sima a célébré ses 100 ans, entre retrouvailles, innovations… et interrogations

Après avoir accueilli ses visiteurs pendant cinq jours, le Sima a fermé ses portes le 10 novembre. Cette édition, dite à la fois « du centenaire » et « des retrouvailles » a pris place dans un contexte économique particulier, mais aussi à des dates inédites.

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Tout salon, qu’il soit agricole ou non, se doit d’évoluer. C’est ce qu’a fait le Sima cette année, presque quatre ans après sa dernière édition. Pour les visiteurs et exposants, les changements étaient nombreux et perceptibles et ont été appréciés à des degrés divers.

Un changement de dates…

Le premier changement, c’est le calendrier. En effet, le salon parisien se déroule désormais en novembre, les années paires, plutôt qu’en février, les années impaires. « Ceci afin de mieux correspondre au cycle de décision des affaires », affirment les organisateurs.

Qu’en ont pensé les visiteurs ? Ceux présents sur place ne semblaient pas perturbés par la chose. On peut même affirmer qu’ils se réjouissaient d’être là, de retrouver leurs concessionnaires ou collègues, de découvrir de nouveaux équipements ou encore de déambuler dans l’exposition dédiée au centenaire, dans laquelle trônait une vingtaine d’ancêtres retraçant l’évolution de l’agriculture.

In fine, 153.000 visiteurs ont fait le déplacement, dont 18 % d’internationaux provenant de 120 pays.

Chez les absents, les réactions étaient plus mitigées. Sur les réseaux sociaux, certains déploraient ce changement de date, principalement car les travaux des champs n’étaient pas terminés. Entre les semis de froment et une visite parisienne, le choix était rapidement fait… Une grève des transports en commun français, le 10 novembre, n’a pas non plus aidé les potentiels visiteurs à rejoindre le parc des expositions de Paris-Nord Villepinte. Et ce, bien que les organisateurs aient opté, ce jour, pour une gratuité totale des parkings.

Côté belge, on notera que seul un nombre réduit de cars a rejoint Paris. Initié par de nombreux comices agricoles, le déplacement permettait bien souvent de visiter le Sima et, simultanément, le Salon international de l’agriculture, maintenu fin février. Le changement de dates explique probablement en partie ce moindre succès, de même que la hausse des prix des carburants et l’absence du salon durant plusieurs années.

… et des absents

Du côté des exposants, les avis sont mitigés. Nombre d’entre eux se réjouissaient d’être présents et de retrouver leur public, se montrant même satisfaits des contacts établis durant les deux premiers jours du salon qui sont, traditionnellement, les plus intéressants sur le plan commercial. Sur leur stand, régnait une agréable ambiance, mêlée à un sentiment de satisfaction témoignant de projets d’investissement concrets. Quelques-uns se montraient aussi heureux d’avoir décroché un Sima Innovation Awards, ou une place au palmarès Farm Machine 2023.

D’autres, par contre, s’interrogeaient… Les coûts qu’implique la participation à ce genre d’événement (stand, logistique, hôtel…) leur semblaient fort élevés au regard de la fréquentation. Ce sentiment n’est, bien sûr, pas propre au Sima et se retrouve sur d’autres salons. Quelques-uns s’interrogeaient déjà quant à leur participation à l’édition Sima 2024, avouant cependant qu’il était bien trop tôt pour prendre ce type de décision. Nombreux étaient également ceux qui souhaitent une révision de la politique tarifaire…

Cela nous amène à un autre grand changement : la réorganisation de l’espace du parc des expositions. Seuls quatre halls étaient occupés, contre le double précédemment. Cela s’explique de diverses manières. Premièrement, épinglons la disparition du Simagena, qui mettait à l’honneur l’élevage bovin, animaux à l’appui. Ensuite, certains équipementiers ont réduit la taille de leur stand.

Enfin, bien que certains constructeurs soient revenus au Sima, tel le spécialiste français du travail du sol Grégoire Besson, d’autres ont fait l’impasse sur cette édition 2022. En effet, le salon parisien s’est retrouvé en confrontation directe avec deux autres salons d’envergure internationale que sont l’Eima (du 9 au 13 novembre à Bologne, Italie) et Eurotier (du 15 au 18 novembre, à Hanovre, Allemagne). Ainsi, JCB, Manitou, Alpego ou encore Same Deutz-Fahr ont opté pour le salon italien tandis que Joskin a choisi Eurotier.

Les quatre halls accueillaient également des espaces de restauration dont la taille pouvait surprendre et, de manière anecdotique, un terrain de pétanque. Si cela a, sans conteste, contribué à améliorer le confort des visiteurs, les habitués ont, eux, ressenti cela comme un manque.

Des innovations pour tous

Un autre changement, et non des moindres, à aborder, c’est le changement de nom du Sima. Celui-ci n’est plus un salon du machinisme « pur et dur » mais bien le « Salon international des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable ». Que les plus inquiets se rassurent, les tracteurs, ensileuses et autres semoirs étaient bien au rendez-vous. Mais cette nouvelle dénomination se matérialisait aussi par la présence d’un espace dédié aux start-ups et robots agricoles ou encore d’une zone consacrée à l’agriculture bio. Les deux ont fait le plein de visiteurs.

Dans ces mêmes zones, de nombreuses conférences étaient organisées. Un programme riche, qui abordait des questions aussi diverses que l’autonomie énergétique, la santé des sols, la place des femmes, la robotique… Chaque visiteur a pu y trouver son bonheur, le succès étant bien souvent au rendez-vous.

De nombreuses nouveautés ont également été présentées par les exposants. Ainsi, et ce ne sont que des exemples, New Holland a dévoilé un nouveau venu dans la gamme T7 à empattement long, à savoir le T7.300. Horsch a fait part de sa volonté de commercialiser dès 2024 un épandeur d’engrais pneumatique, à l’image de ce que propose Rauch. L’engin devrait être visible à Agritechnica en novembre prochain.

De son côté, l’indien BKT a dévoilé sa première chenille pour tracteur tandis que le groupe Samson/Pichon exposait un capteur infrarouge permettant de mesurer en temps réel les valeurs NPK du fumier épandu. Holmer présentait la cinquième génération de son arracheuse Terra Dos. Enfin, Krone et Lemken exposaient pour la première fois au grand public leur prototype de véhicule autonome « Combined powers ».

Rendez-vous en 2024

Du côté des organisateurs, on estime que cette édition 2022 « a plus que jamais démontré l’importance du Sima en termes de business, d’innovation et de rayonnement des acteurs du monde agricole, que ce soit au niveau national ou international ». La présence de près de 300 nouveaux exposants issus de 37 pays différents, sur les plus de 1.000 présents, en témoigne notamment.

Rendez-vous est d’ores et déjà donné aux exposants et visiteurs pour la prochaine édition, qui se tiendra du 24 au 28 novembre 2024, soit un peu plus tard que cette année.

J. Vandegoor

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