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La durabilité sociale des élevages bovins au centre

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Pour Emmanuel Beguin, de l’Institut de l’Elevage, le projet CowForme se devait de s’intéresser à la durabilité sociale, un volet encore trop peu exploré de manière générale.

« Nous avons donc essayé de comprendre ce qui faisait la durabilité sociale d’une exploitation. Dans le cadre du projet, nous nous sommes concentrés sur la qualité du travail (horaires, organisations du travail), la qualité de vie (temps libre, équilibre vie privée-vie professionnelle), le bien-être et la santé (aspect physique, pénibilité, charge mentale). »

Quant à l’identité professionnelle, l’environnement socio-économique et l’évolution des compétences, ce sont trois autres dimensions importantes qui ont été moins abordées.

E. Beguin : « Concrètement, 7 groupes appelés focus farm ont été mis en place : 3 groupes en bovins lait en France, 2 groupes en Wallonie (1 allaitant – 1 bovin lait), 2 groupes en Flandre dont un de jeunes agriculteurs. »

Les exploitations participantes ont pu être divisées en deux grands groupes en termes de collectifs de travail, soit à :

– des exploitations dites individuelles, avec (15 % des exploitations – 2,9 UMO – salariat 40 % UMO – 97 ha SAU – 82 VL – 725.000 l de lait) ou sans salariat (10 % des exploitations – 1,3 UMO – 128ha- SAU – 71 VL – 681.000l de lait), qui représentent ¼ des exploitations ;

– des exploitations dites de « type associatif », avec (40 % des exploitations – 3,3 UMO – salariat 35 % – 117 ha SAU – 119 VL – 1.160.000 l de lait- diversification fréquente) ou sans salariat (33 % des exploitations – 2,8 UMO – 94ha SAU -146 VL -1.296.000 l de lait).

« Nous avons quand même affaire à des exploitations avec un collectif de travail assez important de l’ordre de 3 unités de main-d’œuvre (UMO). Dans les 40 exploitations laitières, la moyenne du nombre d’animaux était à 120 laitières avec 70 % des structures en polyculture-élevage (ce qui peut créer des tensions assez fortes sur le travail) ; les 6 exploitations viandeuses comptaient en moyenne 121 vaches allaitantes. »

Il poursuit : « Entre régions, nous sommes plutôt sur des moyennes de troupeaux de 150 vaches en Flandre, pour une centaine de vaches en Wallonie et en France. En ce qui concerne les superficies, les exploitations françaises sont un peu plus grandes avec une moyenne de 120 ha, dont la moitié en cultures, et plutôt 90-100 ha en Belgique. En Flandre la pression foncière induit une plus grande productivité de la main-d’œuvre (en nombre VL/UMO). Dans les exploitations de type associatif avec salariat, on voit souvent une diversification supplémentaire (granivores, circuits courts ou…). » Notons également le niveau de production moyen par vache assez élevé : 9.500 l/ vache, des logiques assez intensives et davantage en Flandre, au vu de la pression foncière.

P-Y L.

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