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Grippe aviaire: pas moins de 29foyers recensés en Belgique en 2022

En 2022, 29 foyers de grippe aviaire ont été identifiés et confirmés chez des volailles et des oiseaux captifs sur le territoire belge. Un bilan que l’Afsca qualifie de triste, précisant néanmoins qu’il est plus limité que dans les autres Etats membres.

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Plus précisément, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) a recensé 18 foyers dans des élevages commerciaux de volailles, 1 foyer dans un parc animalier et 10 chez des éleveurs amateurs. Quelque 220 oiseaux sauvages infectés ont également été trouvés dans tout le pays tout au long de l’année. Les canards sauvages, les oies et les goélands ont été particulièrement touchés, et près de 40 rapaces infectés ont également été trouvés.

« En outre, de nouveaux foyers continuent à être découverts en 2023 », s’inquiètent de concert l’Afsca et le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval. Pour rappel l’influenza aviaire, ou grippe aviaire, est une maladie virale hautement contagieuse à laquelle sont sensibles probablement toutes les espèces d’oiseaux. Jusqu’à présent, il n’y a pas d’indication scientifique que ce virus H5 soit également dangereux pour l’homme.

3,9 millions d’indemnisation

L’année dernière, la grippe aviaire a engendré près de 4 millions d’euros de frais de fonctionnement pour l’Agence. Une somme similaire (près de 3,9 millions d’euros) a été débloquée par le Fonds sanitaire de lutte contre les maladies animales en guise d’indemnisation.

Ce fonds de solidarité, qui repose sur le principe du cofinancement par tous les producteurs et acteurs de la filière avicole, permet d’indemniser les éleveurs de volailles touchés par des foyers de maladies contagieuses des volailles telles que l’influenza aviaire et la maladie de Newcastle.

Des mesures de prévention…

Les virus H5 ne devraient pas disparaître de sitôt. Il est donc important que chacun prenne des mesures (préventives) pour protéger au maximum les volailles. Les élevages commerciaux sont depuis longtemps soumis à des mesures strictes de biosécurité et, depuis le 5 octobre dernier, à une obligation de rester à l’intérieur.

La biosécurité est une priorité pour l’Afsca et doit encore être améliorée à l’avenir. Dès lors, cette dernière travaille avec des partenaires sur un outil informatique permettant de réaliser des audits et d’améliorer ainsi la biosécurité, comme c’est déjà le cas dans le secteur porcin.

Lorsqu’un foyer est identifié, des zones où des mesures supplémentaires sont d’application sont systématiquement établies. Les zones et mesures actuelles peuvent être consultées sur le site web de l’Agence (www.favv-afsca.be).

… et de protection

Actuellement, chaque détenteur professionnel en Belgique est obligé de nourrir les animaux à l’intérieur ou protégés sous des filets. De cette façon, les oiseaux sauvages infectés sont moins attirés vers l’enclos.

Les autorités conseillent vivement à tous les détenteurs particuliers de poules et d’oiseaux d’installer un filet sur le parcours à titre préventif, et ce toute l’année. Les éleveurs doivent, eux, contacter immédiatement leur vétérinaire s’ils constatent une mortalité accrue chez leurs animaux ou tout autre symptôme de maladie.

Les promeneurs qui remarquent un oiseau sauvage mort sont invités à le signaler via le numéro gratuit 0800/99.777.

À ce titre, il est important de noter que presque toutes les épidémies constatées sur notre territoire sont des « infections primaires ». Cela veut dire qu’il s’agit d’infections directement liées aux oiseaux sauvages et non à la circulation du virus entre les élevages de volailles. C’est important, car cela signifie que les mesures imposées par l’Afsca et les mesures préventives et de biosécurité appliquées par le secteur de la volaille contribuent effectivement à prévenir les infections et la propagation de la grippe aviaire.

Un vaccin au cœur des priorités belges

Pour David Clarinval, la situation peut être qualifiée d’alarmante. « En Europe, le nombre de foyers dans des exploitations de volailles durant la saison 2021-2022 représente presque le double de la saison 2020-2021. Nous observons la même tendance en Belgique. Malgré un renforcement des règles de biosécurité, nous constatons malheureusement que la maladie n’est plus saisonnière, mais devient endémique », déplore-t-il.

En termes de réponse possible, la Belgique soutient le développement d’une possibilité vaccinale au niveau européen, pour laquelle les recherches sont en cours. Nos autorités s’attacheront à placer ce thème comme l’un des sujets centraux de la Présidence belge de l’Union européenne, en 2024. « Toutefois, ce vaccin ne sera effectif que complémentairement aux mesures de lutte actuelles. J’invite donc tous les acteurs à respecter strictement les mesures préventives », insiste le ministre.

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