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Préparons dès aujourd’hui les premiers semis de céleris

Plusieurs types de céleris peuvent être cultivés dans nos jardins. Le céleri-rave (Apium graveolens var. rapaceum) et le céleri à côtes (Apium graveolens var. dulce) sont les plus fréquents tandis que le céleri à jets (Apium graveolens) est intéressant pour les usages condimentaires en cuisine.

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Ces légumes sont issus de sélections amélioratrices de l’ache des marais (Apium gaveolens), une espèce bisannuelle. Nous les cultivons comme annuelles pour la production de feuilles, de côtes (les pétioles) ou la rave.

La montée à graine se fait en deuxième année et intéresse les sélectionneurs qui peuvent s’équiper pour éviter les fécondations croisées avec les types sauvages et d’autres types cultivés.

Notons que le céleri perpétuel est d’une autre espèce, appelée aussi livèche officinale ou Levisticum officinale (lire ci-contre).

Les besoins des céleris

Les céleris ont besoin de chaleur pour bien germer : entre 20 et 25ºC est l’idéal ; le minimum étant de l’ordre de 15ºC. Nous n’aurons pas ces températures élevées dans nos couches avant mi- ou fin mars. Les semis de céleri à jets pourront donc attendre que les conditions leur soient favorables.

Le céleri-rave a, lui, besoin d’une longue période de végétation pour pouvoir produire de grosses raves en automne. Le céleri à côtes est sensible à la septoriose, surtout les variétés dorées. Les grandes attaques de cette maladie se font quand les périodes de rosées nocturnes deviennent longues, à la mi-août. Nous essayons donc de les produire avant cette période à risques.

Pour ces deux groupes de céleris, nous pouvons déjà envisager les premiers semis dans quelques semaines. Comme il faut de la chaleur, nous pouvons semer dans la maison et sortir les terrines dès la levée ou semer sur couche chaude ou sur tablette chauffante, dès février.

Les semis de céleri à jets pourront attendre que les conditions leur soient favorables. Son cycle de production est plus court, nous pouvons le semer plus tard au printemps.

Plusieurs variétés de céleris à côtes sont disponibles, parmi lesquelles nous trouvons des classiques : Géant doré amélioré, Golden Spartan, Plein blanc doré Barbier et Plein blanc doré Chemin en céleris dorés. En céleris verts, nous trouvons notamment Vert d’Elne et Vert Lepage. En céleri-rave, nous trouvons notamment Monarch, Diamant, Mentor, Névé, Nova et bien d’autres excellentes variétés. Le céleri à jets Fin de Huy est un classique de chez nous.

Semer très clair

Pour le semis, nous humidifions la couche ou la terrine. Nous y plaçons les fines graines. Nous les recouvrons ensuite d’une très fine couche de terreau. Nous tassons bien et recouvrons d’une feuille de papier journal ou d’essuie-tout. Nous arrosons à nouveau au-dessus du papier. La feuille de papier permettra de mieux maintenir humide le lit de semis. Après une semaine, nous surveillons la levée pour ôter la feuille de papier. À partir de ce moment, la terrine et la couche doivent être bien éclairées.

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Les semences de céleris sont très fines. Semons très clair pour éviter d’avoir une population très dense dans laquelle les plantules se concurrenceraient. Les semences conservent bien leurs facultés germinatives durant plusieurs années. Notons qu’elles ont besoin d’une période de repos entre la production sur le porte-graines et le semis. La germination est meilleure dès la deuxième année que lors de la première année après la production. Les sélectionneurs en tiennent compte et les informations sont reprises sur les emballages.

Les céleris se récoltent au fur et à mesure des besoins.
Les céleris se récoltent au fur et à mesure des besoins.

Au potager au stade 4 à 6 feuilles

Les plantules vont d’abord développer leurs deux feuilles cotylédonaires, puis des vraies feuilles, une à une. Lorsque les plantules levées en terrines de semis ont 2 ou 3 vraies feuilles, nous les repiquons dans des pots ou des mottes pressées et les laissons se développer jusqu’au stade 4 à 6 feuilles. Les radicelles ont alors envahi complètement les mottes pressées de 4 cm de côté ou les pots ronds de 5,5 cm de diamètre.

Il sera alors temps de les implanter définitivement au potager, avec une densité de 8 à 11 plantes/m² pour les céleris à côtes et de 5 à 6 plantes/m² pour les céleris-raves. Cela se passe généralement durant la deuxième quinzaine de mai, alors que la température du sol est supérieure à 10ºC. Les céleris à côtes seront bien épanouis à partir de fin juillet ou début août pour les plantes issues des premiers semis et lors des semaines suivantes pour celles issues des semis ultérieurs.

Les mottes sont enterrées jusqu’au collet. L’entretien consistera en des désherbages et surtout des arrosages soutenus. Les céleris valorisent très bien les fumures récentes, compost, engrais organiques, engrais minéraux. Un paillage au sol permet de faciliter ces opérations en limitant le développement d’adventices et en économisant l’eau.

Ces deux types de légumes se développent mieux en sols meubles et d’excellente structure, avec des apports soutenus en eau et en situation bien ensoleillée.

Le blanchiment des céleris à côtes

Pour les céleris à cotes, environ 15 jours avant la récolte, nous pouvons lier les côtes entre elles et les entourer de paille ou de carton sur une hauteur d’une trentaine de centimètres. Les côtes blanchiront et perdront une partie de leur amertume. C’est surtout important pour les céleris à côtes verts, à l’amertume plus prononcée.

Pour les variétés dorées, cette opération est moins indispensable, même si elle apporte un plus sur la qualité finale.

Ôter les feuilles extérieures des céleris-raves ?

Pour le céleri-rave, certains jardiniers enlèvent les feuilles extérieures, les plus âgées, pour favoriser le grossissement des raves. C’est surtout une opération esthétique et sanitaire lorsqu’elle permet d’enlever des feuilles qui sont abîmées par les effets mécaniques des opérations d’entretien, par le vent et éventuellement par la septoriose.

Quand le feuillage est sain, autant le laisser participer à la photosynthèse de la plante.

Se prémunir de la septoriose

La septoriose est la maladie nº1 des céleris. Ce sont les céleris à côtes dorées qui sont les plus sensibles. Ceci explique pourquoi nous privilégions les semis précoces, pour permettre une bonne production avant les périodes de grands risques à parti de la mi-août.

La septoriose est la maladie la plus fréquente en céleris. La maladie se développe  à la faveur de longues périodes humides (pluies et rosées). Les céleris à côtes dorés  sont les plus sensibles bien que certaines variétés soient moins sensibles.
La septoriose est la maladie la plus fréquente en céleris. La maladie se développe à la faveur de longues périodes humides (pluies et rosées). Les céleris à côtes dorés sont les plus sensibles bien que certaines variétés soient moins sensibles.

La septoriose s’étend à la faveur des périodes d’humectation du feuillage. Les rosées et les pluies amènent cette eau en surface des feuilles. N’aggravons pas notre cas, il faut absolument nous interdire de mouiller le feuillage en arrosant !

Lorsque les taches de cette maladie s’étendent dans le potager, il est temps de passer à la récolte et de mettre en conservation les côtes pour l’hiver, par exemple en congélation ou en gardant les pieds en cave.

Les variétés actuelles de céleris-raves sont moins sensibles à la septoriose.

Place à la récolte !

Nous avons parfois des hivers tardifs ou cléments, mais il se peut aussi qu’il gèle déjà sérieusement à la Toussaint. Si les prévisions météo nous surprennent, récoltons les céleris à côtes avec une petite motte de racines. Nous les plaçons bien droits, côte à côte, dans un bac à la cave. Nous les couvrons pour éviter la déshydratation, nous mettons un peu d’eau dans le bac contenant les racines ; le blanchiment se réalisera en cave et nous pourrons profiter des céleris à côtes pendant plusieurs semaines encore.

Les céleris-raves seront récoltés, les feuilles et les radicelles seront enlevées. Protégés par de la paille ou des cartons, les raves en cave fraîches se conservent bien plusieurs semaines.

La plante est gélive à -2ºC, les variétés dorées sont plus sensibles au froid que les variétés vertes.

F.

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