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La culture de la tomate en plein air

Nous trouvons des tomates dans les magasins douze mois sur douze. Néanmoins, il faut reconnaître que celles récoltées en été et en pleine maturité sont d’autant plus savoureuses. Les jardiniers qui disposent d’une serre ont déjà pu y installer ces fruits en avril. Pour les plantations en plein air, il est préférable d’avoir dépassé les dates des saints de glace, soit les 11, 12 et 13 mai durant lesquels Mamert, Pancrace et Servais sont fêtés. Et ces plantations peuvent encore se poursuivre durant quelques semaines, d’autant plus que cette année, il n’a pas fait très chaud durant la seconde moitié de mai.

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Nous avons déjà préparé et fumé le sol. Les variétés préférées ont été élevées et plantées. Si ce n’était pas encore le cas, pas de souci. Il est encore possible de planter au moins jusqu’à la première décade de juin. Les sols sont très secs. Il a fallu arroser copieusement à la plantation et lors des jours suivants. Au moment où ces lignes sont écrites, les services météo annoncent de la pluie pour cette dernière semaine de mai. Mais, comme c’est souvent le cas dans nos contrées, les quantités varient d’une région ou d’un village à l’autre.

La taille pour une croissance optimale

Les variétés cultivées chez nous sont généralement conduites sur un tuteur pour garder une bonne aération des feuilles et éviter le contact du feuillage et des fruits avec le sol.

La taille d’entretien consiste à enlever les gourmands qui se forment à l’aisselle des feuilles, tout en respectant les bouquets floraux. Nous ne gardons qu’une tige par plant, bien qu’il soit aussi possible de cultiver sur deux tiges en plantant à des écartements doublés, en sols très fertiles.

Pour l’étêtage, il faut couper la tige deux feuilles au-dessus du bouquet floral que nous considérons comme terminal. Sous serre, nous pouvons laisser grandir la tige jusqu’à ce qu’elle approche d’une trentaine de cm de la paroi supérieure. En plein air, nous pouvons étêter à 5 ou 6 bouquets. Dans ce cas, les tuteurs mesureront 2 m de hauteur et seront enterrés à 40 cm pour résister au vent. En serre comme en plein air, il est recommandé d’étêter quelques plants au-dessus de trois bouquets seulement pour avoir une récolte un peu plus précoce sur ces plants-là. En effet, en laissant moins de bouquets floraux par plante, la maturité des fruits sera plus précoce.

Le développement de chaque plante des variétés de tomate-cerise est limité en ne gardant que deux ou trois tiges. L’objectif est d’éviter que celle-ci ne buissonne et ne soit que très peu ventilée naturellement. Il s’agit d’une mesure préventive contre le mildiou.

La taille consiste à enlever les pousses latérales qui se développent à l’aisselle des feuilles,  et ce dès qu’elles mesurent 3 à 5 cm de longueur.
La taille consiste à enlever les pousses latérales qui se développent à l’aisselle des feuilles, et ce dès qu’elles mesurent 3 à 5 cm de longueur. - F.

Les différentes étapes pour entretenir sa production

Tout d’abord, les arrosages. Ils permettent d’apporter les 3 à 4 mm d’eau par jour, soit 3 à 4 l par m². Nous pouvons apporter cette quantité en la groupant 1 journée sur 3 ou 1 journée sur 5 afin que l’eau puisse descendre en profondeur dans le sol. Si les premiers cm de sol sont juste mouillés, les racines plus profondes ne pourraient pas absorber les sels minéraux puisqu’elles n’auraient pas d’eau à disposition. Cet apport se fait au sol, en évitant de mouiller le feuillage. Des pots de fleurs enterrés ou des bouteilles retournées facilitent cette irrigation localement au pied des plants de tomate.

Le paillage avec de la paille ou de l’herbe séchée permet de limiter l’enherbement, de limiter les évaporations d’eau du sol et de protéger le terrain lorsque le jardinier marche entre les plantes.

En serre et en début de saison, il est intéressant de faire vibrer les fils de support ou les tuteurs. C’est pour la fécondation des premiers bouquets au début du printemps. Cette opération est réalisée lorsque les fleurs sont en plein épanouissement. Nous nous y prenons en tapant légèrement le fil de support ou le tuteur avec une baguette souple : les fleurs sont légèrement vibrées et le pollen peut tomber sur le pistil. Il faut le faire plusieurs fois par semaine. Nous augmentons ainsi les chances d’avoir des bouquets de fleurs entièrement fécondées et donc d’obtenir plus de fruits. En plein air, le vent suffit souvent pour faire vibrer les fleurs au moins quelques minutes chaque jour. Plus tard au printemps et en été, le nombre d’insectes pouvant aider à la pollinisation augmente fortement. Les interventions du jardinier ne seront dès lors plus nécessaires.

En cas de début d’attaque de mildiou, enlevons dès que possible les feuilles et les fruits tachés. Une bonne aération et un choix judicieux des variétés sont les premières méthodes de lutte contre la maladie. En cas d’absolue nécessité, les fongicides à base de dérivés du cuivre ou d’autres molécules sont disponibles et devront alors être parfaitement répartis sur tout le feuillage.

En serre, veillons à très bien aérer pour favoriser le séchage de la rosée matinale des feuilles, mais également pour aider à l’évapotranspiration par les plantes. La plante réagira positivement en actionnant sa « pompe » d’absorption d’eau par les racines. C’est de cette façon que le calcium, élément peu soluble, lui arrivera en suffisance jusqu’à ses extrémités supérieures. Cela évitera la nécrose apicale des fruits.

En automne, les fruits, pas encore mûrs, sont récoltés. Nous les plaçons dans un lieu à près de 18 ou 20°C, avec ou sans lumière, pour poursuivre la maturation. Toutefois, leur goût est moins prononcé que celui des fruits récoltés à pleine maturité.

Le bouquet floral est visible,  les fleurs sont encore fermées.
Le bouquet floral est visible, les fleurs sont encore fermées. - F.

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