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Lait : après la pluie, le beau temps

Secteur sensible s’il en est, le lait semble toujours sur le feu. Jan de Keyser, spécialiste Agriculture chez BNP Paribas Fortis, l’a surveillé au cours de ces derniers mois. Pour livrer quelques impressions et esquisser l’une ou l’autre tendance.

Temps de lecture : 3 min

Il a tout d’abord porté son analyse sur le prix du lait qui avait fortement grimpé (tout comme les coûts de production...) pour atteindre 60 €/100 l en novembre 2022, en hausse de 18 € par rapport au même mois de 2021.

Quelques comparaisons avec 2022

Le prix du lait bio a lui quant à lui enregistré en novembre 2022 une hausse de 28 % par rapport à novembre 2021 et de 17 % sur l’ensemble de l’année par rapport à 2021. Une augmentation plus mesurée et surtout moins rapide que la courbe du lait conventionnel.

Durant la deuxième semaine de 2023, on observe une diminution du prix de la poudre de lait écrémé (292,21 €/100 kg en 2023 contre 330,81 €/100 kg en 2022) et entier, du beurre (510,26 €/100 kg en 2023 contre 608,64 €/100 kg en 2022) et de la crème (238,67 €/100 kg en 2023 contre 274,85 €/100kg en 2022) par rapport à la même période de 2022.

La diminution s’est accélérée dans le courant des mois d’octobre et novembre 2022. Le marché des produits laitiers reste actuellement en baisse en raison de l’incertitude quant à la situation sanitaire en Chine. L’inflation et l’augmentation des coûts de la main-d’œuvre impactent également les marchés laitiers internationaux.

Montagnes russes pour les livraisons en laiteries

« Cette baisse du marché se poursuit également au niveau du prix du lait » indique M. de Keyser en précisant que Milcobel avait fixé le prix du lait conventionnel à 50,50 €/100 l pour les livraisons du mois de janvier, « ce qui correspond à un prix du lait réel de 55,00 €/100 l pour un lait ayant une teneur en matières grasses de 43 g/l, une teneur en protéines de 35 g/l et une exploitation bénéficiant de primes maximales pour la qualité, la durabilité et la quantité ».

En novembre 2022, les livraisons de lait ont augmenté de 6,4 % en Flandre par rapport à 2021. C’est moins que celles des producteurs wallons qui se sont accrues de 10,4 %. Cette hausse soudaine peut s’expliquer par la baisse des livraisons wallonnes à la fin de l’année 2021 (moins 5,3 %). Une tendance baissière qui s’est accentuée en décembre.

Le prix du lait cède à la pression du marché

La descente des prix s’est amorcée à partir du mois d’octobre 2022 et s’oriente à la baisse chez LDA, Milcobel, FrieslandCampina, Arla et Royal A-Ware. Une tendance qui perdurera au moins jusqu’en mai.

Mais c’est le prix du fromage, qui a baissé il y a une semaine, qui constitue, pour M. de Keyser, la plus grande préoccupation. Le Gouda en tranche se vendait à environ 5,20 €/kg voici à peine trois mois. Il est désormais sous la barre des 3,00 €/kg. Et la baisse est encore davantage marquée concernant la mozzarella.

Le marché attend pour démarrer

Pour le représentant de BNP Paribas Fortis, de nombreuses incertitudes, conjuguées avec le facteur perturbateur de la pandémie qui frappe toujours la Chine, pèsent sur les opportunités de vente. Le manque d’impulsions positives, un euro plus fort ces dernières semaines et des stocks en croissance font que les dépréciations de marché se poursuivront dans les semaines à venir.

Jan de Keyser ouvre toutefois une fenêtre sur un horizon plus dégagé. Pour lui, le marché attend pour démarrer. Et de souffler : « Après les bons moments, les moins bons arrivent… Et vice versa » !

Marie-France Vienne

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