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Nouvelle PAC: que vais-je faire?

« Et maintenant, que vais-je faire ? », comme disait la chanson… Au sortir d’une réunion concernant la nouvelle PAC, telle est la question que je me pose. Entre les BCAE et les MAEC, les éco-régimes… j’en suis à NPRC (ne plus rien comprendre).

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Suite à la règle des 4 % de culture « non productive », mon ami C me conseille de laisser une parcelle de froment sur pied, en vue de promouvoir la biodiversité, faisant ainsi profiter le « bon »(pigeon ramier), la brute (choucas et assimilés) et le truand (les rats). Sauf que la parcelle la plus appropriée se situe… en plein centre-ville ! Comment expliquer à nos concitoyens consommateurs qui financent le budget de la PAC qu’on laisse ainsi le blé grassement rémunéré à la merci de tous, alors qu’ils payent de plus en plus cher pour leur pain. Mon âme d’agriculteur bon père de famille me ferait plutôt pencher pour une parcelle de jachère certes moins bien payée.

L’Europe sacrifie la seule richesse qu’elle possède, à savoir son agriculture, si riche de ses diversités. Nous n’avons ni pétrole, ni gaz, ni matières premières autres qu’agricoles. Qu’allons-nous laisser à nos enfants et petits-enfants en devenant à terme dépendants de l’Amérique (Nord&Sud) et ses OGM (traités à coup de glyphosate à 20 l/ha), de la Russie pour le gaz et la Chine pour ses puces électroniques et ses batteries électriques ?

Ket de Ploegsteert

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Quand l’utile vous mutile

Voix de la terre S’il est un mot souvent prononcé par les parents dans une famille d’agriculteurs, « utile » est bien celui-là ! Je l’ai entendu des milliers de fois durant mon enfance et ma jeunesse. Vous aussi, certainement ! « Est-ce bien utile, ce que tu fais là ? » « Rendez-vous utiles, au lieu de bayer aux corneilles ! » ; « Il faut joindre l’utile à l’agréable. », etc, etc. Je me rappelle la lamentation pleurnichée d’une toute vieille parente : « Je ne suis plus bonne à rien. Ce serait aussi bien de partir, quand on est inutile, qu’on est devenue une charge pour les autres. ». En ces jours de vaches pas si maigres qu’on ne le dit, ce mode de pensée résonne comme une hérésie, un archaïsme sorti tout droit des cavernes préhistoriques. La société de consommation a aboli la distinction entre l’utile et l’accessoire ; elle crée sans cesse de nouveaux besoins. Les loisirs et les plaisirs arrivent au premier rang des choses absolument indispensables, prioritaires, sans lesquelles la vie n’a aucun sens.
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