Courrier des lecteurs : nouvelles simplifications administratives
À partir du 1er janvier 2026, tous les agriculteurs qui pulvérisent leurs champs devront utiliser « un registre d’utilisation sous format électronique », bientôt en direct, depuis notre tracteur, sur une application qui dépendra des Gafam…

J’invite les agriculteurs concernés à lire attentivement tout ce qui devra être encodé.
Que se passera-t-il « si la dose, si le vent, si la température, si l’humidité, si le n° du lot du PPP, si le stade précis de la culture (OEPP) ou du stade phénologique (BBCH), si l’heure de la pulvérisation, si la référence géolabellisée de la parcelle si, si, si… » ! ?
Sanctions et discrédits supplémentaires sur les agriculteurs !
Et, une fois de plus, nous allons confier nos données, via Internet, à d’autres organisations, qui connaîtront tout de nous pour mieux décrédibiliser et mépriser notre agriculture et retourner encore plus l’opinion publique contre elle…
Que penser de cette merveilleuse déclaration que nous devons signer absolument, chaque année, déclaration dans laquelle nous nous engageons à ne pas faire des explosifs avec les nitrates que nous achetons comme engrais ?
Rien que de s’imaginer que l’activité des députés européens, bien payés, est de « pondre » un pareil règlement, démontre leur exceptionnelle « réalité au terrain »… !
Ces directives européennes, qui s’en prennent sans cesse aux agriculteurs européens me sidèrent.
Mais, ce n’est pas tout, une autre nouvelle obligation est imposée pour les assujettis à la TVA dès le 1er janvier 2026 : la facturation électronique ! Les Gafam doivent jubiler !
Depuis la ré-élection de Trump, il semblait que, nous les Européens, nous avions ouvert un peu plus les yeux sur notre invraisemblable dépendance informatique envers les Gafam américains et chinois. Mais les eurocrates, très bien lobbysés par ceux-ci, continuent de nous pousser, avec plus de règlements, dans leurs mains.
Avec des cyberattaques, comme nous l’avons vécu cette année, avec Pac-on-Web !
Cette déconnexion de l’Europe face à ses propres réalités stratégiques, cette soumission aux Gafam sous le prétexte qu’ils « protégeraient » la santé et l’environnement (alors que le stockage et la gestion de ces données numériques consomment une énergie invraisemblable), illustre, une fois de plus, notre manque de lucidité qui nous entraîne tout droit vers une perte d’autonomie fondamentale et d’indépendance.
L’Europe, plutôt que de s’unir, de parler d’une seule voix, de simplifier la vie de ceux qui entreprennent et travaillent, l’Europe sabote sa propre crédibilité et son avenir face à des géants comme les États-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie en créant des règlements délirants, qui permettent, aussi, d’assouvir les petites frustrations identitaires étatiques des pays européens !
Quand on se souvient que c’étaient deux ingénieurs (un Allemand et un Belge) qui avaient développé Internet dans le cadre d’Euratom pour partager des informations sur les centrales nucléaires (années 80), mais que les hauts dirigeants de l’Europe, présidée à l’époque par Jacques Delors, n’avaient rien compris et ont dit non !
Dépités, ces deux ingénieurs sont allés aux États-Unis qui ont saisi immédiatement le potentiel d’Internet, l’ont développé et en possèdent maintenant toute la puissance !
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