Pommes de terre: où en sommes-nous après 6 mois de stockage?
Le Centre Pilote Pomme de terre en Wallonie (Fiwap – Carah) et le Landbouwcentrum aardappelen en Flandre PCA – Inagro) suivent la qualité en conservation dans une série de hangars de référence en Belgique. Voici les observations résultant des prélèvements réalisés début avril en Fontane.
Concernant les PSE, rien de bien surprenant avec des variations entre 400 et 480 g/5kg à la mise en stockage, cela était de bon augure pour la suite et ils se situent toujours entre 420 et 480 g/5kg. Pas de vitreuses cette année.
La germination : plus compliqué avec l’éthylène
Après un début de saison assez compliqué en novembre, le froid de la première quinzaine de décembre a permis de bien descendre les tas en température et de positionner un deuxième antigerminatif dans des conditions idéales de thermonébulisation.
Depuis cette deuxième thermonébulisation, tous les hangars sont sous contrôle et ne posent plus de problème particulier au niveau de la germination.
Dans bon nombre de hangars la troisième thermonébulisation est réalisée ou le sera prochainement.
Pour les hangars gérés spécifiquement à l’éthylène c’est un peu plus compliqué : le germe continue à croître et donc le tas se referme (car le germe pousse dans les espaces vides entre les pommes de terre). La ventilation doit être renforcée si on souhaite maintenir la température. Attention toute ventilation excessive provoque de la freinte supplémentaire. Pour diminuer les freintes essayer de ventiler le matin sur le point de rosée, pour éviter toute déshydratation excessive des pommes de terre.
Les indices de brunissement, attention au vieillissement
Globalement tous les indices de brunissement sont bons autour de 2.5 sur une échelle de 8.
La majorité des stockages se situent entre 2 et 2.5, quelques bâtiments gérés à l’éthylène dépassent les 2.5 pour atteindre un maximum de 2.6 à 2.7 d’indice de brunissement.
Pour ces bâtiments, on devrait être au maximum de l’indice de brunissement car la période de 60 à 90 jours après la mise en route du générateur d’éthylène est atteinte (période nécessaire pour que le choc physiologique dû à l’éthylène disparaisse).
Attention quand même cette année on remarque une perte de fermeté (manque de turgescence) assez importante dans les stockages signe d’un vieillissement physiologique plus précoce que d’habitude. Il se peut donc que l’indice de brunissement remonte naturellement dans tous les hangars.
Plus la pomme de terre vieillit physiologiquement plus elle dégrade son amidon en sucres et donc son indice de brunissement augmente. Si le sucre produit par cette dégradation est utilisé comme énergie pour faire croître le germe « tout va bien », l’indice n’augmentera pas trop vite, mais on ne peut se permettre de laisser croître les germes que si on est proche du chargement.
En Flandre
L’Inagro et PCA suivent également des hangars en Flandre. Tout comme en Wallonie, la germination est mieux contrôlée par le 1-4 Sight, devant l’Argos et vient ensuite l’éthylène.
Pour les deux premiers (1-4 Sight et Argos) la taille des germes reste tout à fait acceptable et sans risque pour les mois à venir.
Pour l’éthylène la situation est différente, ce n’est pas un produit qui brûle les germes ou qui empêche leur apparition mais un produit qui réduit la taille des cellules dans les germes. Le risque avec l’éthylène c’est la remontée des températures des tas, une accélération de la division cellulaire dans les germes et donc un accroissement trop important de ceux-ci.
En Flandre, on ne remarque pas le décrochage de l’indice de brunissement de quelques hangars comme en Wallonie. Pour le 1-4 Sight ou l’Argos on remarque que l’indice se dégrade toujours un peu après une thermonébulisation et c’est normal, on brûle ou on empêche le germe de croître, la consommation du sucre dans la pomme de terre ralentit, et par conséquent l’indice augmente.
C’est presque pareil pour l’éthylène lors-que l’on passe de 4 ppm à 20 ppm (passage de mars à avril).
D’après la Fiwap.
