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Les conseils techniques et obligations réglementaires à ne pas oublier en désherbage pommes de terre

Pour les pommes de terre plantées avant le 15 mai, la période pluvieuse a permis de bien stabiliser les buttes. Le risque d’effritement par les lièvres, corneilles, faisans et autres animaux devient faible. Pour les pommes de terre plantées à partir du week-end de l’ascension, ne traiter que sur buttes stabilisées, mais attention les plants sont plus que réveillés et donc la levée risque d’être rapide.

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Comme la rémanence diminue fortement après quatre semaines et que beaucoup de matières actives sont capables de détruire des adventices jusqu’au stade cotylédonaire, il est recommandé de ne pas traiter juste après la plantation. L’idéal est que le plant possède des germes de 4 à 5 cm.

Quelques conseils techniques

Respecter les hauteurs de rampe pour obtenir un bon cône de diffusion du jet pour que la répartition soit homogène sur le haut comme sur les flancs de buttes. Les buses anti-dérives diminuent le risque qu’un flanc de buttes soit mal traité. Traiter sur sol humide en absence de soleil et avant une pluie pour les produits ayant besoin d’eau pour bien diffuser dans le sol.

Tenir compte des cultures voisines, les pommes de terre supportent presque toutes les matières actives des autres cultures (betterave, chicorée, froment, maïs…) cependant les autres cultures n’apprécient pas les matières actives utilisées en désherbage pommes de terre et en particulier la betterave et la chicorée.

On peut également rajouter 50 à 100 litres d’azote liquide : cela fractionne la dose totale d’azote tout en réduisant la dérive, et cela favorise l’effet chalumeau sur les adventices.

Et les obligations réglementaires et le cas particulier du Datura et du Souchet

En plus de toutes ces recommandations pratiques et techniques, n’oubliez pas les obligations réglementaires, à savoir :

l’utilisation des bonnes buses anti-dérive ;

le respect des zones non traitées en bordure de champs et eau de surface ;

les prescriptions du cahier de charge Vegaplan relatives au Souchet comestible et au Datura stramoine :

– Le Datura est une plante qui a besoin de chaleur et de lumière pour germer. Cette plante germe en général juste avant la fermeture des lignes (juin). Pour lutter contre cette plante il faut obligatoirement des molécules dont la rémanence est longue. Exemple de molécule ayant un bon effet destructeur sur le Datura : nº1= flufenacet ; nº2 = metribuzine ; nº3 = clomazone ; nº5 = metobromuron. Cependant s’il y a des Datura qui seraient quand même présents dans la parcelle, il est fortement conseillé de les retirer à la main, de les sortir du champ et de les détruire. La présence de bogues (fruits du Datura) dans les pommes de terre peut mener au refus de la marchandise. Attention, il est impératif de mettre des gants lors de l’arrachage manuel car le Datura est toxique (graines et plante).

– Pour le Souchet comestible, c’est plus compliqué et complexe : il n’y a pas de molécule chimique agréée en culture de pommes de terre ayant un effet herbicide sur cette plante. Pour le moment il n’y a que les moyens de lutte préventifs : ne pas épandre sur ses parcelles de la terre venant d’autrui ; bien observer ses parcelles en inter-culture ; si par malheur vous avez une parcelle contaminée par le Souchet comestible, vous devez alors mettre les mesures suivantes en place pour éviter leur dispersion :

1) L’agriculteur informe l’entrepreneur éventuel de la présence de souchet de façon à ce qu’il prenne les mesures adéquates pour ne pas le propager en quittant la parcelle avec son matériel ;

2) En cas de location ou de mise à disposition d’une parcelle, le locataire doit être informé par écrit de la présence du souchet et un document doit être signé de commun accord ;

3) Effectuer les travaux de sol en dernier lieu sur cette parcelle pour éviter la dispersion des parties de plantes de souchet ;

4) Nettoyer les machines avant de quitter la parcelle contaminée ;

5) Interdiction de transporter de la terre de cette parcelle ;

6) Interdiction de cultiver des plantes racines, tubercules, bulbes jusqu’à ce que la parcelle ne soit plus contaminée ;

7) Implantation d’une culture couvrante (céréale, prairie…) ;

8) Appliquer de façon répétée, un moyen de lutte mécanique ou chimique afin d’empêcher l’infestation de se propager à partir de l’année de constatation.

Quel cocktail ?

Pour un désherbage réussi, il faut minimum 3 matières actives différentes dans la bouillie. Pour pouvoir bien cibler ces matières actives, il est primordial de connaître la flore d’adventices pour chacune de ses parcelles. Attention à la sensibilité variétale à la métribuzine (Innovator, Annabelle…).

D’après la Fiwap

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