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Pommes de terre bio robustes: une nouvelle convention pour la période 2023-2026

Le 6 septembre, dans le cadre de PotatoEurope, de nombreux acteurs belges et français ont signé la nouvelle convention « pommes de terre bio robustes », de même que le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval.

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La précédente convention, établie pour la période 2018-2020, a été mise à jour et s’est, en outre, internationalisée grâce à la collaboration et à la signature de plusieurs partenaires français.

Une pomme de terre robuste ?

Pour rappel, une variété robuste présente une forte tolérance (voire résistance) au mildiou (Phytophthora infestans) du feuillage (et, éventuellement, aussi du tubercule), idéalement avec plus qu’un gène de résistance. Elle se caractérise également par une tolérance plus ou moins forte aux stress abiotiques (sécheresse et chaleur, en premier lieu). Enfin, elle affiche de moindres besoins en azote ou valorise celui-ci de manière plus efficiente.

Cette définition, issue de la convention « pommes de terre bio robustes » 2023-2026 précise encore que le critère principal est la résistance au mildiou du feuillage. Les deux autres critères sont souhaités mais non indispensables pour qu’une variété soit considérée comme « robuste ».

La liste belge 2023 recense 35 variétés robustes différentes, parmi lesquelles, entre autres : Alanis, Oscar, Cephora, Lady Jane, Camillo, Nirvana, Sarpo Mira…

Une convention qui a évolué

La mouture 2023-2026 de la convention a évolué par rapport à la précédente. Ainsi, la définition de variété robuste donnée ci-dessus est une adaptation de la version 2018-2020. Elle précise encore qu’il faut tendre, d’ici 2026, vers une utilisation accrue de variétés disposant d’une résistance avérée et durable avec au minimum deux gènes de résistance non-contournés par Phytophthora infestans. Elle défend l’utilisation de variétés plus tolérantes ou résistantes (aux maladies, stress abiotiques et ravageurs) et moins gourmandes en intrants (azote et eau).

Elle implique également que l’ensemble des signataires (obtenteurs, maisons de plants, producteurs de plants, producteurs de pommes de terre de consommation, négociants-préparateurs, transformateurs et distributeurs bio ou non) s’engage à ce que la part de variétés robustes dans leur activité « pommes de terre bio » augmente progressivement pour arriver, in fine, à 100 % de variétés robustes dans la chaîne « pommes de terre bio ».

Bernard Dardenne, président de la Fiwap, signant la nouvelle convention «pommes de terre bio robustes».
Bernard Dardenne, président de la Fiwap, signant la nouvelle convention «pommes de terre bio robustes». - J.V.

La convention plaide pour que les variétés robustes soient privilégiées dans les opérations d’import-export de pommes de terre bio, que les relations commerciales aient lieu avec des pays membres ou non de l’Union européenne. Avec pour but qu’elles représentent 100 % des pommes de terre bio échangées d’ici 2026.

Enfin, les syndicats et organisations interprofessionnelles, scientifiques et vulgarisateurs, membres du Centre Pilote Pommes de terre et organismes de promotion du bio s’engagent, à travers leurs missions, à faire connaître l’intérêt des pommes de terre bio robustes. L’objectif : mieux les faire connaître afin qu’elles soient mieux valorisées dans les choix des distributeurs, coopératives et acheteurs divers.

Cela concerne tant les signataires belges que français, étant donné que le nouveau texte se veut transfrontalier.

Une preuve du dynamisme de la filière

Pour David Clarinval, ministre fédéral de l’Agriculture et lui-même signataire de la convention, une telle initiative témoigne « de la volonté de la filière de prendre son destin en main face aux nombreux défis auxquels elle est confrontée, que ce soit en matière de changements climatiques, de réduction de l’utilisation des produits de protection des plantes, d’accès à l’eau ou encore d’impact de l’agriculture sur l’environnement ».

David Clarinval, ministre fédéral de l’Agriculture, signant la nouvelle convention «pommes de terre bio robustes».
David Clarinval, ministre fédéral de l’Agriculture, signant la nouvelle convention «pommes de terre bio robustes». - J.V.

Et d’ajouter : « Le nombre croissant de variétés robustes disponibles sur le marché montre le dynamisme du secteur, désireux d’avoir un moindre recours aux fongicides dans le cadre de la lutte contre le mildiou ».

Le ministre voit encore dans cette initiative le fait que la science et l’innovation peuvent répondre aux défis que rencontrent les agriculteurs et souhaite, par conséquent, que cela se poursuive à l’avenir.

J. Vandegoor

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