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La Commission européenne se penche sur le fonctionnement de la réserve agricole

La Commission européenne lance une réflexion sur l’utilisation de la réserve en cas de crise agricole qui a été entièrement consommée (530 millions d’euros) cette année, et dont l’enveloppe pour 2024 (450 millions d’euros) pourrait être mobilisée en partie à compter du 15 octobre, notamment pour aider la Slovénie et la Grèce récemment touchées par des phénomènes naturels extrêmes.

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Quelle priorité donner à l’utilisation des fonds de la réserve agricole ? Telle est la question posée par la Commission européenne dans un document préparé pour alimenter le débat des directeurs généraux des ministères européens de l’Agriculture le 19 septembre. Bruxelles y rappelle les limites de cette réserve agricole (dotée de 450 millions par an) face à la récurrence des crises et événements climatiques extrêmes.

« Compte tenu de l’impact croissant du changement climatique, faut-il utiliser la réserve pour les crises liées aux événements météorologiques ou uniquement pour les perturbations du marché ? », interroge la Commission. Elle invite les directeurs généraux à se prononcer sur le besoin d’établir des priorités selon les types de crises (marché, intempéries, santé animale et santé des plantes). Par ailleurs, elle leur demande d’indiquer les critères qui devraient être pris en compte pour répartir les fonds entre les États et les secteurs agricoles.

Des fonds de 2024 pour la Slovénie et la Grèce

Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a d’ailleurs confirmé, le 18 septembre lors d’une réunion des ministres européens de l’Agriculture qui s’est tenue à Bruxelles, que la Slovénie et la Grèce recevraient des fonds au titre de la réserve agricole de crise, pour faire face aux conséquences des inondations et incendies qui ont frappé les deux pays.

Le commissaire a rappelé que la Slovénie avait déjà reçu 1,2 million d’euros au titre de la réserve agricole de crise de cette année.« C’est loin d’être suffisant pour couvrir les nouveaux besoins. C’est pourquoi la Commission est prête à envisager une mesure d’urgence financée par la réserve agricole », a-t-il indiqué, sans chiffrer le montant envisagé. Il a également promis de faire preuve de souplesse en permettant à la Slovénie d’apporter des modifications à son programme de développement rural et au plan stratégique national de la politique agricole commune. La ministre slovène de l’Agriculture, Irena Šinko, a indiqué que les dégâts dans l’agriculture s’élevaient à 145 millions d’euros, plus de 2.700 exploitations ayant été touchées par les inondations du début du mois d’août.

S’agissant de la Grèce, touchée elle aussi par des pluies diluviennes ainsi que des incendies, Janusz Wojciechowski a aussi promis un soutien de la réserve agricole, « en fonction des besoins ». En 2023, la Grèce avait touché 15,7 millions d’euros par ce biais. Le ministre grec de l’Agriculture a réclamé une hausse globale du montant prévu pour la réserve agricole, de même que de la flexibilité pour modifier les plans stratégiques de la politique agricole commune. « 450 millions d’euros par an, c’est dérisoire face aux besoins qui ne cessent de se manifester », selon lui.

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