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S’associer à l’effort c(eau)llectif

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S’il y a bien un élément que les agriculteurs peuvent maudire pour son absence ou sa présence en excès, c’est l’eau !

Prairies roussies, production laitière en recul, germination des cultures et couverts ralenties… Le manque d’eau pèse sur les rendements, sur la productivité et, in fine, sur la trésorerie des fermes. Mais que dire quand elle est présente en surabondance dans les parcelles agricoles, après de longues périodes pluvieuses ? Les sols gorgés d’eau compliquent les travaux du semis à la récolte (l’année 2023 en est, malheureusement, un exemple parfait…), rendent certaines pâtures inaccessibles au bétail… tandis que les précipitations orageuses emportent avec elles de précieux millimètres de terres fertiles.

Cette eau, que l’on désire avec une impatience folle ou que l’on maudit avec véhémence selon les périodes, sera à l’honneur ce 22 mars, comme chaque année depuis 1993, lors d’une Journée mondiale que lui ont dédiée les Nations Unies. L’occasion de rappeler combien cet or bleu constitue un bien précieux, dont il convient de garantir la qualité.

Par le recours aux engrais ou autres produits de protection des plantes, les cultivateurs sont parfois cités comme étant responsables de la dégradation de la qualité de nos eaux de surfaces ou souterraines. Les éleveurs sont également pointés du doigt, en témoigne l’épineux dossier de l’accès du bétail au cours d’eau.

Dans le premier cas, rappelons que de nombreuses mesures sont prises pour éviter les pollutions. Citons, en vrac, l’utilisation de buses anti-dérive, l’instauration de zones tampons dont la largeur varie selon la matière active appliquée, la plantation de bandes enherbées, la surveillance des profils azotés, le plan de gestion durable de l’azote, le semis de cultures intermédiaires pièges à nitrates… Dans le second cas, seul un accès restreint et aménagé au cours d’eau est autorisé, de manière à minimiser les risques de contaminations et ce, sur une longueur maximale de 4 m.

Certes, quelques pratiques ont pu, par le passé, être dommageables. Mais la conscientisation et l’adoption des mesures susmentionnées, loin d’être anodines au quotidien, ont permis de rectifier le tir. Lesdites mesures mettent également en évidence la participation du monde agricole à l’effort collectif de préservation de nos ressources. À la veille de l’édition 2024 de la Journée mondiale de l’eau, il n’est pas inutile de le rappeler à celles et ceux qui font rimer agriculture avec dégradation de l’environnement.

Jérémy Vandegoor

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