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De meilleures solutions, au profit de tous

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Chaque semaine, les folders publicitaires livrés dans nos boîtes aux lettres regorgent de promotions sur la viande : 1 + 1 gratuit, 250 g + 500 g offerts, -50 % sur le deuxième article… Mais cela sera bientôt de l’histoire ancienne, non pas dans tous les supermarchés mais bien au sein des magasins Jumbo, présents exclusivement en Flandre. L’enseigne d’origine néerlandaise a, en effet, décidé de ne plus faire de promotions sur la viande. Du jamais vu dans le secteur de la grande distribution !

Cette décision, pourrait-on croire, devrait permettre d’offrir une meilleure rémunération aux agriculteurs travaillant avec la marque. Que du contraire… Jumbo explique avoir la volonté de contribuer à la transition alimentaire et à l’objectif de 60 % de protéines d’origine végétale dans l’assiette des consommateurs à l’horizon 2030. Plusieurs marques du groupe Colruyt se sont également engagées dans cette démarche, de même que d’autres enseignes de la distribution et qu’un certain nombre d’industriels. Ces entreprises s’inscrivent ainsi dans le Green Deal pour la transition protéique initié en avril 2021 par le gouvernement flamand qui souhaite que les consommateurs tirent la majeure partie de leurs protéines de produits d’origine végétale plutôt qu’animale. Et ce, dans le cadre d’une alimentation saine… et respectueuse de l’environnement.

Nous y voilà ! Au grand procès environnemental, la viande occupe à nouveau une place de premier choix sur le banc des accusés. Pour réduire l’empreinte environnementale de notre alimentation, d’autres leviers n’auraient-ils pas dû voir le jour ? En vrac, plusieurs pistes peuvent être envisagées par la grande distribution : mieux rémunérer les agriculteurs ayant des pratiques favorables pour l’environnement (évaluées sur base de critères tels que le regain de biodiversité ou le stockage de carbone), cesser les importations de viandes et volailles d’origine étrangère (ou, a minima, non européennes), privilégier la vente de viande de bovins nourris à l’herbe, décourager le recours au soja, sensibiliser les consommateurs à la qualité différenciée…

Au-delà d’être favorables à l’environnement, ces pratiques font sens pour bon nombre d’agriculteurs. Couplées à un accompagnement adéquat (et moyennant la bonne volonté des autres maillons de la chaîne agroalimentaire), elles contribuent à faire évoluer leurs pratiques. Elles permettraient également d’atténuer le sentiment de découragement qui règne dans le monde de l’élevage, trop souvent pointé du doigt. Et, enfin, elles obtiendraient certainement le soutien d’un nombre significatif de citoyens. En bref, ne s’agit-il pas là de meilleures solutions, au bénéfice des agriculteurs, des consommateurs et, in fine, de l’ensemble de notre société ?

Jérémy Vandegoor

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