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Lutter pour se souvenir… et se défendre

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Barrages routiers, blocages des dépôts de divers chaînes de supermarchés, action de sensibilisation des consommateurs, manifestations, rencontres à n’en plus finir avec les autorités… Ces quelques premiers mois de 2024 ont été riches en actions, menées tant en Belgique que dans bon nombre d’autres pays d’Europe. Sans conteste, et bien qu’elle soit loin d’être terminée, cette année sera celle des luttes paysannes !

Luttes paysannes que l’on célébrait ce 17 avril, date choisie par Via Campesina (un mouvement international regroupant plus de 70 organisations agricoles, dont la Fugea) en hommage à 19 paysans du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre du Brésil, assassinés le 17 avril 1996 par des tueurs à la solde de grands propriétaires terriens.

Cette journée, bien que trop méconnue du grand public, doit permettre de rappeler les grands défis auxquels font face les agriculteurs, en tant qu’acteurs de premier plan de notre société.

Ainsi, l’accès à la terre demeure une problématique majeure pour de nombreux agriculteurs – et plus particulièrement les jeunes ! – victimes de la pression foncière et de l’artificialisation des sols agricoles. Plus que jamais, il est essentiel de défendre le droit à la terre pour tous, qu’importe l’âge ou la spéculation, et de promouvoir une politique garantissant la protection des parcelles cultivées face aux projets de zonings, centres commerciaux et autres sites industriels.

La sécurité alimentaire constitue un autre défi de nos sociétés, que l’on ne peut résoudre sans le monde paysan. À condition, toutefois, de laisser les éleveurs et cultivateurs se concentrer sur leurs tâches principales plutôt que de les accabler de normes excessives, paperasseries et autres contraintes bureaucratiques sans cesse plus nombreuses. Ces normes, ainsi que les tâches administratives qui y sont liées, sont essentielles à la qualité de notre alimentation et à la préservation de notre environnement, mais doivent être en phase avec la réalité du terrain.

Enfin, et bien que cette liste soit loin d’être exhaustive, cette journée est également l’occasion de souligner que l’agriculture ne doit jamais servir de variable d’ajustement dans les négociations de traités de libre-échange entre l’Europe et des pays tiers. Elle doit encore rappeler l’opposition du monde paysan à ces accords mais aussi la nécessité de mettre en œuvre des politiques commerciales plus équitables, garantissant par là même notre souveraineté alimentaire.

À l’approche des élections régionales, fédérales et européennes, il est plus que jamais nécessaire de porter haut et fort la voix des agriculteurs et agricultrices. Dans l’espoir que celle-ci soit écoutée et reçoive des réponses concrètes et non de vaines promesses !

Jérémy Vandegoor

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