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Manifestation des éleveurs laitiers néerlandais à Bruxelles

Une centaine d’éleveurs néerlandais se sont rassemblés mardi à Bruxelles pour protester contre l’expiration d’une dérogation européenne en matière d’épandage de fumier. «Si nous ne faisons rien, les estimations laissent entrevoir que la moitié de l’élevage laitier aux Pays-Bas disparaîtra», a soutenu l’eurodéputé Bert-Jan Ruissen (SGP).

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L’Union européenne a établi des règles sur les effluents et engrais afin de lutter contre l’excédent d’azote, et de préserver la qualité de l’eau ainsi que la biodiversité. Une règle dérogatoire de l’UE permet néanmoins aux éleveurs néerlandais d’épandre plus de fumier que ce qui est réellement autorisé. Ainsi, si les agriculteurs des États membres peuvent épandre des effluents d’élevage contenant un maximum de 170 kg d’azote par hectare, ceux des Pays-Bas peuvent épandre jusqu’à 250 kilos d’azote. Cette dérogation expirera cependant fin 2026.

La suppression de cette dérogation a des conséquences désastreuses pour l’agriculture néerlandaise, a dénoncé le groupe de défense des agriculteurs néerlandais Agractie. Comme les éleveurs laitiers «ne peuvent plus rien faire de leur fumier», le coût de son élimination augmente. De nombreux agriculteurs se retrouvent alors en difficulté, selon Agractie. «Les agriculteurs sont désespérés, les faillites imminentes, les familles brisées. Les individus risquent d’être écrasés par le système.»

Les agriculteurs, la plupart venus en bus et non en tracteurs, se sont rassemblés sur la place Jean Rey à Bruxelles, à deux pas de la Commission européenne. Ils ont demandé à l’Europe de maintenir la dérogation deux années supplémentaires. Une délégation a remis un manifeste au commissaire européen à l’Environnement Virginijus Sinkevičius après l’action, demandant un retour aux conditions appliquées en 2022.

Les organisations agricoles ont en outre souligné que les recherches scientifiques montrent que la suppression progressive de la dérogation conduit au remplacement des effluents d’élevage par des engrais artificiels, qui nuisent à l’environnement et à la qualité de l’eau.

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