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La dermatose nodulaire contagieuse est de retour en Europe

Le samedi 21 juin, un premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse a été confirmé en Italie, dans un élevage de bovins en Sardaigne. Quatre jours plus tard, grâce à l’enquête épidémiologique, un bovin acheté dans le foyer initial a été testé positif en Lombardie, à quelque 700 km de son point de départ. Puis, quatre jours après, le 29 juin, un foyer a été détecté en France, dans une exploitation laitière de Savoie.

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D’après l’Afsca, tous les bovins de ces élevages seront abattus. De plus, une zone de surveillance d’un rayon de 50 km a été délimitée autour des foyers. Et l’enquête épidémiologique continue, y compris en Belgique. Heureusement, à ce jour, aucun animal provenant de la zone de surveillance actuelle n’est entré dans notre pays.

« Le retour de la DNC met une fois de plus en évidence l’importance de la surveillance et de la notification des maladies contagieuses qu’elles soient vectorielles (FCO, West Nile, DNC…) ou non (fièvre aphteuse, peste des petits ruminants, variole caprine, clavelée, peste porcine africaine…). Cela souligne également la nécessité de la traçabilité des animaux et des mesures de biosécurité », souligne l’Agence qui indique que le dernier foyer européen de cette maladie à déclaration obligatoire datait de 2019 au Monténégro. Néanmoins, celle-ci est présente en Afrique, en Asie et en Russie.

Une maladie qui tue peu mais aux impacts importants

La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie à déclaration obligatoire causée par un Capripoxvirus très proche de ceux de la clavelée et de la variole caprine. Cette infection touche les bovins et les buffles. Toutefois, elle n’infecte pas l’homme.

Sa transmission se fait principalement de façon mécanique lors de piqûre : mouches, moustiques, tiques ou encore seringues. Elle est également possible par le sperme et les contacts directs ou indirects avec les lésions des animaux infectés, le virus étant très résistant dans l’environnement.

Cliniquement, l’infection peut être asymptomatique comme sévère. En cas de maladie, après une incubation de 4 à 14 jours, l’animal présente une forte fièvre avec atteinte de l’état général, chute de production et gonflement des ganglions. Les nodules entreprennent toute l’épaisseur de la peau et apparaissent dans les 48 heures après l’apparition de la fièvre. On peut également observer des œdèmes déclives, des lésions des muqueuses et de l’infertilité tant chez les mâles que les femelles. Après infection, les animaux ne deviennent pas porteurs chroniques ni porteurs latents. Cette maladie tue peu (moins de 10 %) mais a un très lourd impact sur l’économie et sur le bien-être animal.

Son diagnostic différentiel comprend, entre autres, la besnoitiose, la dermatophilose, le varron – Hypoderma bovis, la démodécie, la pseudo-dermatose nodulaire ou maladie d’Allerton (BoHV-2), la leucose cutanée…

Le diagnostic étiologique se fait par PCR sur sang (entre 7 et 21 jours), nodules ou croûtes (35 jours), salive, morve.

La prévention dans un pays indemne, comme la Belgique, se base sur la déclaration des suspicions le plus tôt possible à l’unité locale de contrôle de l’Afsca pour limiter voire empêcher la dispersion. En outre, il est primordial de respecter les mesures de biosécurité (respect de la quarantaine, nettoyage et désinfection des lieux de rassemblement et des camions, changement d’aiguille entre chaque animal…). Le contrôle et la traçabilité des mouvements d’animaux depuis les autres États membres et les pays tiers revêt aussi toute son importance.

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