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Un simulateur de conduite, pour un exercice pratique à peine en dessous de la réalité

Depuis peu, l’athénée royal Agri Saint-Georges accueille en ses locaux un simulateur de conduite agricole. Une aubaine pour les étudiants de la section technicien en agriculture qui peuvent désormais s’entraîner à la manipulation de machines agricoles sur route comme sur champs, dans une large gamme de scénarios.

Temps de lecture : 5 min

Le projet ne date pas d’hier. Il est porté depuis 2019 par Audrey Dejardin, la chef d’atelier de l’athénée royal Agri Saint-Georges. « Mais l’important, c’est qu’aujourd’hui, nous l’avons ! », s’exclame la jeune femme. « Nous avions découvert cet outil via l’école de La Reid et il ne semblait qu’il pouvait apporter un réel avantage pédagogique à nos étudiants de la section agriculture. Les démarches ont donc été réalisées, dans le respect des marchés publics qui prennent malheureusement un peu de temps… Avec un peu de patience et grâce au financement de la Fédération Wallonie Bruxelles à hauteur de 80 % du montant total (78.000 euros quand même !) et du complément de notre établissement, nous pouvons désormais mettre un module de simulation Tenstar à disposition de nos élèves », se réjouit-elle.

Davantage de pratique, en toute sécurité

Un beau cadeau fait aux élèves de la section agriculture qui représentent environ 10 % de la population estudiantine de l’implantation hutoise. « L’école accueille de l’enseignement général, de technique de transition et de qualification avec des sections sportive, scientifique, d’animation, agroalimentaire et agricole. La quarantaine d’élèves des quatrième, cinquième et sixième secondaires de la section agriculture bénéficient d’une formation pratique au Centre technique agronomique de Strée. Les étudiants y apprennent les gestes techniques en élevage comme en grandes cultures en passant par la mécanisation. Néanmoins, le simulateur leur permet désormais de faire le lien entre la théorie et la pratique réelle, en toute sécurité, sur du matériel moderne, qui propose les toutes dernières évolutions puisqu’il est mis à jour tous les 5 mois », explique Marylène Freson, directrice de l’établissement.

« Il s’agit d’un outil pédagogique exceptionnel qui assure la continuité entre ce qui est vu en cours et le terrain. Les élèves ont l’occasion de pratiquer hors de la ferme expérimentale, sur le site de Huy. L’accès est plus aisé et ils explorent davantage la dimension « route ». Cela les aide aussi à se mettre en confiance puisqu’avec le simulateur, pas de casse réelle », ajoute Kevin Cool, professeur d’agriculture.

Caméras, siège mobile, casques audio  et de réalité virtuelle permettent mise  en condition plus vraie que nature.
Caméras, siège mobile, casques audio et de réalité virtuelle permettent mise en condition plus vraie que nature. - D.J.

Susciter l’attrait pour l’agricole et préparer au passage du permis

« La machine sera aussi accessible aux plus jeunes qui pourront l’utiliser dans des cours en option. Cela leur permettra de découvrir l’univers agricole et de voir s’ils souhaitent se diriger vers cette section. À partir de la quatrième, en section agriculture, cela fait l’objet d’un cours. Le simulateur vient en complément de la formation théorique et des autres travaux pratiques, et il nous aide aussi à préparer nos élèves au passage du permis tracteur qui est aujourd’hui une compétence essentielle du technicien agricole. Grâce aux acquis en la matière obtenus à l’école, les adolescents pourront plus facilement le passer. », détaille François Fraikin, également en charge des cours d’agriculture.

Une approche évolutive et personnalisée

L’appareil de l’athénée royal Agri Saint-Georges est doté des logiciels de simulation de conduite d’un tracteur, d’un télescopique et d’une moissonneuse-batteuse. Néanmoins, ce type de simulateur peut permettre la formation à la conduite d’engins forestiers, de construction, terrassement ou encore de transport. « Certaines entreprises utilisent cet outil pour la formation continue de leurs employés, afin de leur permettre de s’entraîner pour éviter les accidents ou découvrir de nouvelles techniques. Ça a visiblement beaucoup de succès », précise Audrey Dejardin. En effet, caméras, siège mobile, casque audio et casque de réalité virtuel permettent une réelle mise en condition. On ne s’exerce pas simplement à la conduite, on se confronte à une multitude d’environnements de travail dans lesquels on peut faire varier des facteurs tels que les conditions climatiques, le terrain (route, champ), le bruit, la luminosité… L’élève ne s’installe pas uniquement derrière un volant mais il apprend à manipuler une machine dans toute sa complexité. Il découvre toutes ses caractéristiques techniques, apprend à l’accrocher, à affiner ses réglages avant et pendant son utilisation, et à réagir dans diverses situations.

« L’apprentissage est personnalisé. Chaque élève à son propre profil et peut adapter la machine à sa sensibilité. Une longue série d’exercices lui est proposée mais chacun d’entre eux doit être réussi pour pouvoir passer au suivant. L’apprentissage est évolutif. Chaque séance est enregistrée et des rapports d’exercices peuvent être imprimés. Cela donne la possibilité aux jeunes de revoir leurs erreurs et d’y travailler par après », explique Kevin Cool. L’utilisation de l’appareil est individuelle, mais les autres élèves de la classe peuvent aussi en tirer des enseignements : « L’étudiant présent sur le simulateur est vraiment dans une bulle. Il n’est pas dérangé par le public aux alentours, on peut donc commenter son parcours avec les autres afin qu’ils en tirent aussi des leçons », précise François Fraikin.

En phase avec les besoins et capacités des nouvelles générations

L’intervention d’un opérateur dans la simulation est également possible. « Avec un casque, un individu tiers peut entrer dans la réalité virtuelle du conducteur pour lui donner des instructions, placer des obstacles… », indique encore Kevin Cool. « Il y a même la possibilité de travailler avec plusieurs simulateurs en parallèle dans le même exercice, avec un chauffeur de benne et un chauffeur de moissonneuse qui travaille sur la même parcelle par exemple mais, pour cela, on a besoin d’autres généreux donateurs », rigole la directrice.

« Cet engin cadre parfaitement avec les besoins des nouvelles générations beaucoup plus au fait des nouvelles technologies. Pour eux, sa prise en main est beaucoup plus évidente et ils sont impressionnés par le réalisme de la chose. On est juste en dessous de la réalité, à la différence près que si un problème se pose, l’ordinateur le signale gentiment sans grande conséquence. En descendant du simulateur en ayant réussi toutes les étapes, on peut clairement prendre en main une vraie machine », conclut l’équipe éducative.

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