Nos questions aux politiques : l’accès à la terre pour les jeunes
Exigences financières, accès à la terre, lourdeurs administratives… n’incitent pas les jeunes à s’engager en agriculture ! Quelles sont les actions à mettre en place, selon votre parti, pour faciliter l’installation des jeunes ?

MR
Il faut d’abord permettre aux agriculteurs de développer une activité économique rentable et avec un revenu convenable. Pour cela, il faut redéfinir une vision claire de ce que nous attendons de notre agriculture et permettre aux acteurs de l’accomplir via la PAC, les investissements et le travail. Le MR veut améliorer l’accès au métier d’agriculteur et à son outil. Il faut mieux informer les agriculteurs cédants des possibilités qui s’offrent à eux. Les agriculteurs doivent être bien formés en ayant accès à davantage de possibilités (études supérieures et universitaires en horaire décalé, formations continues rigoureuses scientifiquement. Nous souhaitons également préciser la qualification d’agriculteur actif : les aides doivent atteindre les exploitants qui en ont besoin. Nous souhaitons enfin que des formes innovantes de gestion puissent être permises pour les exploitations agricoles, sur le modèle des GAEC français (groupements agricoles d’exploitation en commun).
PS
- Instaurer le portage foncier sur les terres agricoles publiques et dans le cadre de partenariats avec les propriétaires privés. Ce mécanisme facilite la transmission des fermes et l’installation des jeunes. Il permet aux jeunes agriculteurs d’exploiter des terres agricoles pendant plusieurs années afin de développer leurs activités et de se constituer un capital avant d’acquérir le terrain à une échéance et à un prix fixés à l’avance.
- Créer, au sein de l’observatoire du foncier agricole, une banque foncière visant à mettre en contact les futurs agriculteurs en recherche de terrain et les propriétaires fonciers louant ou vendant des terres ou des bâtiments agricoles.
- Mettre en œuvre, au sein de l’observatoire, le fonds d’acquisition et de gestion durable des terres agricoles. Ce fonds aura pour rôle d’aider financièrement les nouveaux entrants et les jeunes agriculteurs pour acquérir des terres agricoles.
Engagés
L’urgence est de stopper les charges administratives, nombreuses et souvent absurdes ou inutiles, décidées au niveau européen – cela a été notre fil rouge tout au long de la précédente législature. En outre, il faut refuser que le gouvernement wallon prenne des mesures supplémentaires, complexes, non demandées par l'Europe. Avec un âge moyen de 55 ans pour les chefs d’exploitation et à peine 1 agriculteur sur 5 qui déclare disposer d’un repreneur, le renouvellement des générations est un enjeu essentiel de la prochaine décennie. Afin de relever ce défi, nous souhaitons renforcer la formation initiale des jeunes agriculteurs en organisant des Assises de la formation et de l’enseignement agricole. Pour faciliter la reprise des exploitations, nous proposons de soutenir et développer les plateformes de mise en relation entre agriculteurs souhaitant arrêter leur activité et les jeunes agriculteurs, faciliter la reprise par étapes par les jeunes, élargir les services du « pôle transmission » de Wallonie Entreprendre aux exploitations agricoles. Il faut aussi activer la création de la Banque foncière agricole et étendre le droit de préemption des pouvoirs publics en cas de risque d’accaparement dans le cadre d’une spéculation. Le portage foncier doit également être développé. Les outils de développement économique wallons doivent être mis au service des jeunes agriculteurs, pour leur permettre d’accéder à la terre, que ce soit sous forme de leasing ou d’autres formes de soutien. Un budget complémentaire à la Pac doit être dégagé à cette fin. Au niveau européen, il est essentiel que la Pac soit revenue, et étendue à 15 ans au lieu de 7, afin d’être plus en phase avec les investissements, et de permettre une meilleure stabilité juridique autant que technique, qui rassure au niveau des investissements et des perspectives.
PTB
La principale action à entreprendre, pour les agriculteurs de tout âge, est de leur garantir un revenu décent. Il faut plus de moyens pour l'Observatoire des prix. Suivre de près les marges bénéficiaires des producteurs et distributeurs et des mesures concrètes pour les répartir plus équitablement. Renforcer les aides à l’installation. Une banque publique d'investissement aidera les jeunes à lancer ou reprendre une exploitation et facilitera les investissements dans la transition vers l'agriculture agroécologique. Le prix du foncier doit diminuer. Nous protégerons les terres agricoles de l’urbanisation. Hormis certains cas spécifiques, plus aucune terre agricole ne sera sacrifiée. La vente de terres agricoles par les pouvoirs publics et leur achat par des spéculateurs seront interdits. Seuls de véritables agriculteurs ou opérateurs publics peuvent les acheter et les gérer. Une réforme de la législation sur le fermage doit renforcer les droits d'usage des agriculteurs.
DéFI
Pour adopter un nouveau modèle agricole qui soit soutenable, DéFI s’engage à : 1. Réguler et stabiliser le prix du marché acquisitif et locatif des terres agricoles en Région wallonne, par des mesures ciblées 2. Garantir des prêts à un taux « zéro » pour une reprise d’exploitation, cumulables avec les dispositifs d’aides, à destination des jeunes agriculteurs. 3. Soutenir de manière transversale les agriculteurs, notamment par le renforcement des services transversaux de première ligne aux agriculteurs. Cet accompagnement couvrira tous les aspects liés aux exploitations agricoles : aide psychologique, soutien juridique, évaluation financière. Les moyens mis à dispositions d’Agricall seront renforcés.
Ecolo
L’accès à la terre constitue l’un des défis majeurs pour le renouvellement des générations, il faut donc protéger les terres de l’artificialisation et faire de la fonction nourricière de la terre agricole une priorité absolue. Nous voulons : accélérer le « stop béton », encadrer les usages secondaires (loisirs, énergie), réguler le prix du foncier pour faciliter la transmission et limiter la spéculation, instaurer un système de contrôle des ventes foncières (priorité d’achat aux agriculteurs) et un prix plafond. D’autre part, nous voulons préciser la notion « d’agriculteur actif » pour exclure les sociétés de gestion et, de manière progressive, les agriculteurs pensionnés. Enfin, une cellule sera constituée afin de mettre en réseau les repreneurs-repreneuses et cédant.e.s pour faciliter la transmission des fermes. Cette cellule s’intégrera dans le système de conseil et d’innovation agricole wallon et donnera aux repreneurs un accès à des chèques formation et à la plateforme Agro-écologie.