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Vaccination obligatoire : les vétérinaires déplorent la position de l’Agrofront

L’Union professionnelle des vétérinaires (UPV) et son pendant flamand Verenigde Dierenartsen (VeDa) déplorent « la volte-face de l’Agrofront », constitué des syndicats agricoles de la Fwa, du Boerenbond et de l’Algemeen Boerensyndicaat, sur la question de la vaccination obligatoire du bétail contre la fièvre catarrhale et la maladie hémorragique épizootique. Les vétérinaires appellent, en effet, les éleveurs à collaborer.

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Fin octobre, le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, a annoncé que les vaccins contre les sérotypes 3 et 8 de la fièvre catarrhale ovine, ou « maladie de la langue bleue », deviendront obligatoires pour les bovins et ovins en 2025. Le vaccin contre le virus de la maladie hémorragique épizootique (MHE) le sera également pour les bovins. Le coût des vaccins devait toutefois rester à charge des éleveurs, ce qui a suscité la colère des organisations agricoles, dont certaines ont retiré leur soutien à la mesure.

Néanmoins pour les vétérinaires, cette obligation vaccinale va dans le bon sens. Et ce bien que l’UPV indique qu’elle présente quelques inconvénients. Cela concerne notamment la délégation de la vaccination aux éleveurs, ce qui fait craindre une moins bonne gestion et un gaspillage déplacé (vu les conditionnements disponibles). « Il est évident qu’un vétérinaire ne pourra aucunement certifier un acte qu’il n’a pas exécuté lui-même, ce qui empêchera l’exportation d’animaux vivants, un gros écueil économique. Elle suppose, en outre, un préfinancement par chaque vétérinaire particulièrement conséquent et difficilement gérable. Des solutions devront d’ailleurs être trouvées pour cet achat des différents vaccins alors que cela devrait être réalisé par l’État », indique l’Union.

Des rumeurs infondées…

Face à la posture des organisations agricoles, l’UPV, qui soutient la décision ministérielle, craint que les éleveurs « se soient laissé enfumer par des rumeurs non fondées ». Les vétérinaires de l’Union assurent ainsi que les vaccins n’induisent pas d’avortements ou de mortalités qu’ils sont censés prévenir. « Ces accidents se produisent chez des animaux en période d’incubation lors de la vaccination », précisent-ils.

De plus, l’immunité naturelle de masse ne suffit pas, selon eux. « Elle doit être complétée par des campagnes de vaccination rigoureuses ». Concernant les coûts de la vaccination, bien que ces derniers reconnaissent « un poids financier non négligeable », ils le disent « incomparable avec les ravages de la langue bleue et de la MHE quand elles déferleront conjointement sur notre pays ».

Par ailleurs, ces professionnels exhortent les éleveurs à collaborer activement avec leurs praticiens pour préserver l’avenir de leurs exploitations.

Rappelons que jeudi passé, en séance plénière à la Chambre, le ministre Clarinval a affirmé qu’il demanderait au gouvernement en affaires courantes de trouver des moyens complémentaires pour financer la vaccination.

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