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Suisse: ils ont dit «oui» à la sécurité alimentaire

En Suisse, les agriculteurs sont appréciés pour le travail, souvent très difficile, qu’ils accomplissent. La beauté de leurs paysages en est une belle illustration. En effet, ils fauchent, fanent puis récoltent le foin dans des pentes qui les obligent à monter des roues jumelées pour éviter que les tracteurs se renversent. Inutile de dire que, dans de telles conditions, les fermes sont de petite taille. Le travail à accomplir exige tellement de temps que la ferme moyenne est d’une vingtaine d’ha. La Suisse compte actuellement environ 50.000 fermes, toutes familiales, à de rares exceptions près.

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Malgré toutes les aides prévues par les diverses autorités suisses, le nombre des fermes diminue d’environ 1.000 par an. Par ailleurs, les terres agricoles sont grignotées par l’extension des villes, des industries et de la forêt qui réoccupe peu à peu les terres désormais délaissées par les agriculteurs. Par ailleurs, leurs parts de marché diminuent au profit des importations car leurs productions sont plus chères. Cinquante pourcents des produits alimentaires sont importés. Faut-il baisser les bras ? Ce n’est pas l’avis du secteur alimentaire suisse.

50 % de votant

En effet, la population de ce pays peut interférer sur la politique nationale comme nulle part au monde. Ainsi, dimanche 24 septembre, l’Union Suisse des Paysans (USP) et des partis politiques ont appelé les Suisses à voter en faveur d’un texte prônant la sécurité alimentaire, texte à inclure dans la constitution du pays. Le texte de départ, imaginé par l’USP, fut discuté avec le gouvernement et l’ensemble de la chaîne alimentaire et a subi des amendements et compromis « selon ceux qui votèrent « non »). La population suisse s’est néanmoins sentie responsable de son agriculture et de son secteur alimentaire, à tel point que 50 % des personnes en âge de voter se sont rendues aux urnes. Le résultat du vote est clair : près de 80 % de « oui », et majorité dans tous les cantons suisses.

Qu’en sortira-t-il ? Il est trop tôt pour le dire. Mais il est clair que les agriculteurs suisses ont gagné en poids pour la discussion des prochaines politiques agricoles suisses.

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