Le colza d’hiver : la récolte 2025 a tenu ses promesses de bon potentiel de production
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. La culture de colza d’hiver a connu des conditions climatiques très contrastées en 2024 et 2025.

Avec un été très humide en 2024, les semis de colza d’hiver ont levé rapidement à cause de l’humidité importante du sol et des pluies régulières. Les ravageurs les plus présents étaient les limaces, dès la levée jusque tard en automne. Certains champs ont été tellement touchés par les dégâts de limaces qu’ils ont dû être retournés pour être remplacés par une céréale d’hiver.
Les surfaces implantées ont connu une baisse, de l’ordre de 20 % en Région wallonne, suite décevants des rendements obtenus en 2024 liés à l’année exceptionnellement pluvieuse et sombre.
Ces conditions humides à l’automne dernier ont été peu favorables aux vols d’altises qui ont donc été peu présentes dans la culture. Très peu d’insectes adultes à l’automne signifient aussi peu de larves dans les tiges de colza. On pouvait d’ailleurs remarquer à la récolte une très faible présence de tiges présentant des galeries creusées par celles-ci durant l’hiver et le printemps.
Après l’automne extrêmement humide, l’hiver qui a suivi a été très doux et toujours humide et sombre. Il n’y a pas eu de dégât de gel en culture.
Le printemps marqué par la sécheresse et les vents du Nord
La reprise de végétation au printemps a été précoce et la culture s’est rapidement développée. Les premiers charançons de la tige ont été piégés dès le mois de février, lors des premières journées ensoleillées.
Le printemps 2025 a connu des conditions très séchantes à cause du vent fort du Nord – Nord-Est. La sécheresse en surface des sols a permis d’implanter les cultures de printemps plus tôt que l’année précédente, mais a également constitué un frein à la levée régulière des plantes. Le colza d’hiver, grâce à son bon enracinement pivotant, n’a pas souffert de ces conditions de sécheresse du printemps.
Le vent du Nord a peut-être aussi empêché les vols de méligèthes vers la culture. Ce printemps a également vu une floraison précoce, dès la fin mars pour les parcelles plus avancées. Cette année, il y a eu très peu d’attaques de boutons floraux par les méligèthes avant la floraison, ce qui a donné des tiges bien fournies en siliques par la suite, sans manque et sans nécessité de compensation.
Soleil et chaleur au rendez-vous pour la floraison mais aussi pour les insectes…
Durant la floraison, les conditions météo ont été très favorables, avec un bon ensoleillement, de bonnes températures et un ciel souvent bleu, à l’opposé de l’année précédente. Les abeilles ont bien pu profiter de ces conditions et les apiculteurs ont été très heureux de la récolte exceptionnelle de miel en 2025, en contraste avec la récolte catastrophique de 2024. La culture semblait déjà prometteuse à la fin de la floraison.
Il faut mentionner que cette année, les charançons des siliques ont été nombreux durant la floraison. Les cécidomyies des siliques ont également été présentes et ont profité des trous dans les siliques (perforés par les charançons des siliques) pour y pondre leurs œufs. À l’approche de la récolte, on pouvait apercevoir des larves de cécidomyies dans quelques siliques. L’impact de ces insectes ravageurs a toutefois été limité.
Du côté des maladies, la culture a été, en général, très saine. Le travail des sélectionneurs a permis d’améliorer les variétés vis-à-vis du phoma qui provoque les pieds secs en fin de végétation.
Il n’y a pas eu de verse, démontrant également la bonne aptitude des variétés actuelles.
Une récolte précoce mais interrompue par la pluie
Le mois de juin a connu des conditions très chaudes et une bonne luminosité, favorables à la photosynthèse via les siliques et à la synthèse de la matière grasse (huile) dans la graine.
La vague de chaleur a ensuite véritablement grillé le sommet de la végétation et a accéléré la maturité de la culture. La récolte du colza a dès lors été très précoce en juillet. Des différences de maturité ont également été observées selon les variétés. Pour les plus tardives, on pouvait observer des siliques encore vertes (non mûres) dans le bas de la végétation alors que la partie supérieure était bien mûre.
Lors de l’arrivée des pluies les 20 et 21 juillet, la moisson a été interrompue avant de reprendre en août. La culture résiste aujourd’hui beaucoup mieux à l’égrenage avant la récolte grâce au progrès génétique amené par les variétés actuelles.
Un potentiel pleinement exprimé cette saison
Les bonnes conditions de fin de cycle se sont traduites par de très bons, voire d’excellents rendements créant bien souvent une bonne surprise à la récolte. D’après les premiers résultats d’analyse des graines de colza de cette récolte 2025, la teneur en huile est également très élevée. La combinaison d’un rendement élevé et d’une richesse élevée en huile donne une production très élevée d’huile par ha. Le colza d’hiver a pu pleinement révéler son potentiel en 2025, grâce aux conditions météo qui lui ont été favorables (tableaux 1 et 2). Il faut remonter à l’année 2022 (tableau 3), caractérisée par une sécheresse exceptionnelle, pour avoir de bons résultats à la récolte avec une richesse record en huile.
L’expérimentation menée par le Cepicop en colza d’hiver a également révélé cette année les bonnes performances des variétés récentes ainsi que la bonne réponse de la culture à une bonne alimentation azotée et soufrée. Le colza d’hiver a tenu ses promesses à la récolte, malgré les différents stress climatiques. C’est une culture bien adaptée chez nous.
Cepicop