La mâche pour mettre de la fraîcheur dans nos assiettes en automne et en hiver
La mâche est un légume classique de nos potagers. Elle permet la constitution de salades fraîches en automne et en hiver. Dans les revues de jardinage, elle est aussi appelée doucette ou encore salade de blé.

La plante poursuit sa croissance durant les périodes moins froides de l’automne et de l’hiver. Elle produit ses feuilles sur l’axe principal très court et développe ensuite des petites rosettes latérales.
En avril, elle commence à monter à graines. Il est possible de récupérer les semences d’une année à l’autre. La plante peut aussi se ressemer et produire une nouvelle génération dès la fin de l’été suivant ou de l’année d’après.
Au-delà de 20°C dans le sol, la germination est capricieuse. Pour réussir les premiers semis de fin août ou début septembre, nous devons parfois prendre certaines précautions.
Un sol ferme et appuyé
Nous pouvons cultiver la mâche en plein air, sous châssis ou sous serre. Il est conseillé de respecter une rotation d’au moins trois ans.
Au niveau du sol, c’est le maintien de fraîcheur sans asphyxie qui est le principal critère pour ce légume. Lors de la préparation du lit de semis ou de plantation, il n’est pas souhaitable de travailler le sol en profondeur. Il faut que celui-ci soit bien ferme et appuyé.
La réalisation de faux semis permet de réduire les populations d’adventices à cycle court comme le mouron blanc, les galinsoges et le pâturin annuel.
Le semis, avec des grosses ou petites graines
Valerianella locusta regroupe des variétés à grosses graines (300 à 500 graines /gramme) et des variétés à petites graines (700 à 1.000 graines /g).
Les variétés à grosses graines donnent un feuillage plus ample, plus précocement, mais qui tient moins bien après récolte.
Les variétés à petites graines tiennent, elles, mieux leur présentation fraîche après la cueillette. La Verte de Cambrai est présentée dans de nombreux catalogues de semenciers.
La semence ne germe pas correctement la première année après sa récolte, la période de dormance est assez longue. Cependant, elle conserve bien sa faculté germinative lors des 4 à 5 années suivantes.
Nous semons assez finement afin de disposer une graine tous les 2 à 3 cm dans la ligne. Nous séparons les lignes d’une quinzaine de centimètres. Les graines sont enfouies de 1 cm et bien plombée en roulant ou en raffermissant le sol après le semis.
Les professionnels utilisent aussi des plants en mottes pressées. Chaque motte contient environ 5 plantules. Les lignes sont généralement distantes de 15 cm pour permettre une certaine aération des plantes. Il est possible d’acheter celles-ci en jardinerie ou de les produire soi-même. Dans ce dernier cas, le semis est réalisé en un endroit permettant d’atteindre une température entre 12 et 20 ºC. Selon l’époque de l’année, il sera effectué à mi-ombre ou en site ensoleillé.
La sensibilité à la température
La germination se déroule au mieux dans la fourchette de température du sol de 12 à 16°C. Au-delà de 20°C, la germination est capricieuse. Toutefois, en culture estivale, les bassinages et l’ombrage permettent d’améliorer la situation. Traditionnellement, les jardiniers couvraient les premiers semis de fin d’été d’une toile de jute humidifiée pour éviter des températures trop élevées au sol. Cette toile était enlevée dès la levée. Le bassinage quotidien poursuit le même objectif.
Début avril, dès que les températures remontent, la mâche tend à monter à graines.
Enfin, concernant la fumure, les exportations sont faibles, les reliquats de cultures précédentes suffisent généralement.
En plein air, sous châssis ou sous serre
La culture de plein air présente l’avantage d’une occupation du sol peu encombrante après une récolte laissant le sol libre. Nous pouvons semer en place à partir de mi-août à mi-septembre pour récolter 35 à 55 jours plus tard.
Il est encore possible de semer fin septembre pour récolter en février ou début mars, avant la montée à graines. La difficulté sera de maîtriser l’enherbement.
Vu la petite hauteur de la plante, la mâche est bien adaptée pour occuper les surfaces sous châssis ou sous petits tunnels. Il ne faut pas hésiter à aérer chaque fois qu’il n’y a pas de gel pour éviter les maladies.
Ce légume est aussi cultivé sous serre. Cependant, elle peut être en concurrence d’occupation de sol avec d’autres cultures possibles en hiver. Le choix de l’élevage en motte permet de réduire le temps net en serre de production tout en facilitant la question de la température de germination.
Une production estivale possible
L’irrigation par aspersion ou la brumisation maintient la culture en croissance en continu. Les apports répétés et fréquents d’eau sont requis pour un bon développement. Il faut proscrire les apports massifs qui provoquent une stagnation d’eau en surface et favorisent les maladies.
Les binages permettent dans une certaine mesure de limiter l’enherbement. Pour la mâche plantée, ce problème est nettement plus facile à maîtriser.
Par ailleurs, il est éventuellement possible de produire la mâche en été. Nous veillons alors à choisir un endroit peu ensoleillé, simplement protégé du vent. De juin à septembre, cela peut être, par exemple, un tunnel couvert d’une simple couverture d’ombrage.
Quand c’est le moment de la récolte, la date est choisie en tenant compte du compromis entre la taille et donc le poids de rosettes par m² et le jaunissement des feuilles de la base.