La Belgique est le deuxième plus gros exportateur de pesticides interdits de l'UE en 2024
La Belgique est le deuxième plus grand exportateur de pesticides interdits au sein de l'Union européenne en 2024, après l'Allemagne, selon un rapport de Public Eye et Unearthed relayé mardi par l'association Foodwatch. Plus de 16.000 tonnes ont été exportées depuis notre pays. À l'échelle de l'UE, près de 122.000 tonnes de pesticides bannis du territoire européen ont été vendues en 2024, soit une hausse de 50% par rapport à 2018.

Bien que ces substances soient interdites sur le territoire européen en raison de leur dangerosité avérée, l'UE continue d'en autoriser la production pour l'exportation, notamment vers les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), mais aussi les États-Unis. Parmi elles figurent le dichloropropène, pesticide utilisé dans la culture de fruits et légumes et interdit dans l'UE depuis 2007, ou encore le fipronil, insecticide banni en 2017 pour ses effets sur les pollinisateurs. Cette pratique a été qualifiée «d'inadmissible» et de «racisme environnemental» par Olivier De Schutter, ancien rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation et actuel rapporteur sur les droits humains et l'extrême pauvreté.
Foodwatch dénonce également le nouvel accord de libre-échange avec les pays Mercosur, qui réduit les droits de douane sur ces exportations européennes de substances toxiques tout en facilitant l'importation de produits agricoles et alimentaires contenant des résidus de pesticides interdits dans l'UE. La Belgique a toutefois franchi un cap le 28 mai dernier avec l'entrée en vigueur d'un arrêté royal interdisant l'exportation de pesticides prohibés depuis son territoire. «C'est une avancée en matière de santé publique et de justice environnementale», avait déclaré Jonas Jaccard, chargé de plaidoyer chez Humundi. «Une des principales destinations de ces produits était justement les pays du Mercosur, où les législations sont bien plus laxistes. Nous demandons désormais une interdiction européenne, sur le modèle de l'export ban belge.»





