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C’est le moment de planter l’ail d’automne pour en profiter en juillet!

Choisir de planter de l’ail d’automne ou plutôt celui de printemps ? C’est l’état de drainage du sol potager qui guide le jardinier… Il faut éviter que ce légume ne se retrouve dans une terre gorgée d’eau durant l’hiver. Pour ce faire, une précaution supplémentaire consiste à planter sur ados ou sur buttes. De plus, bien que ce ne soit pas une règle absolue, les variétés d’automne produisent généralement des têtes plus grosses, mais qui se conservent un peu moins longtemps que leurs homologues printaniers.

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Cette taille des têtes dépend de la disponibilité en eau durant la période de croissance et de la variété. À ce propos, les sélections traditionnelles sont basées sur l’intensité de la dormance et la période de bulbaison. L’ail violet d’automne et l’ail blanc d’automne sont deux groupes adaptés à nos conditions climatiques belges.

Dans le groupe de l’ail violet d’automne, nous trouvons la variété générique du même nom : Germidour, Paradour, Primor, Sprint, Valdour et Vayo en sont des améliorations par sélection.

Du côté de l’ail blanc d’automne, figure également la variété générique du même nom : Dario, Jolimont, Messidor, Messidrome, Sabadrome, Sabagold, Therador, Thermidrome et Topadrome en sont aussi des améliorations par sélection.

Une rotation assez longue et un sol bien préparé

Pour l’ail, il est important de respecter une longue rotation. Plus de 7 années avant de le cultiver à la même place et plus de 5 années à l’endroit d’autres Alliacées (poireau, oignon, échalote…).

C’est le bon moment, en octobre et en novembre, de planter celui d’automne.

Pour permettre un bon développement des racines en profondeur, il faut respecter deux conseils.

D’abord, il faut que le sol soit décompacté sur au moins une quinzaine ou une vingtaine de centimètres. Cela se réalisera avec un bêchage ou avec un outil de décompaction comme une fourche bêche ou un décompacteur.

Il est primordial que les racines ne soient pas asphyxiées dans un sol gorgé d’eau. Dès lors, n’hésitons pas à constituer de petites buttes ou de petits ados sur lesquels nous planterons. L’effet de drainage latéral complétera le drainage naturel du terrain lors des périodes les plus humides de l’hiver.

L’ail n’a pas besoin d’une forte fumure pour se développer. Dans la plupart des situations, les résidus des cultures antérieures suffisent. De toute manière, les fumures organiques fraîches pourraient apporter de trop fortes mises à disposition d’azote et seront donc proscrites.

Un sol compacté, envahi de  «mauvaises herbes»  ou gorgé d'eau  ne donnera  qu'une production  médiocre.
Un sol compacté, envahi de «mauvaises herbes» ou gorgé d'eau ne donnera qu'une production médiocre. - F.

Réussir la plantation

Les caïeux sont séparés du bulbe d’origine peu avant la plantation. Le caïeu central du bulbe n’est pas planté, mais il peut être consommé.

Ces derniers sont plantés à une densité de 20/m² et à une profondeur de 5 cm au moins, en plaçant leur pointe vers le haut. Nous pouvons favorablement pailler le sol pour maîtriser le développement des plantes adventices.

Si nous désirons obtenir de plus gros bulbes, nous pouvons planter en espaçant davantage et tendre vers une densité de 10 plantes/m².

Des feuilles larges et longues : un facteur de qualité

Le désherbage est essentiellement basé sur les binages et les sarclages à partir du printemps.

Contrairement à l’ail de printemps, l’ail d’automne reçoit pratiquement chaque année suffisamment d’eau pour son développement. Notre attention porte sur le développement des racines pour prélever cette eau, comme précisé ci-avant.

Après la plantation, le caïeu développe un enracinement puis, au printemps, ses 10 à 15 feuilles. Quand les conditions de végétation lui sont favorables (structure du sol, approvisionnement en eau, température) les feuilles sont plus larges et longues, ce sera un facteur important de rendement et de qualité.

Pour la montaison, l’ail d’automne peut parfois développer une hampe florale dont les fleurs sont stériles. Cela n’arrive pas souvent, c’est plutôt le cas lorsque les conditions printanières sont très froides. Il faudra couper ces hampes florales pour préserver les productions de caïeux.

Récolter lorsque les fleurs jaunissent

Nous récoltons l’ail d’automne lorsque les feuilles supérieures jaunissent, en juillet. Le bulbe entre alors en dormance pour une période de plusieurs mois.

Nous récoltons la plante entière en vue du nattage ou de la mise en bottes.

En 2021, les conditions d’humidité extrême ont amené une destruction complète du feuillage par les maladies. Bien que les bulbes n’aient pas pu être assemblés en bottes ou en nattes, leur conservation se poursuit sans problème en caisse suffisamment aérée.

Dès la récolte, les bulbes sont séchés en les suspendant dans un endroit protégé de la pluie et correctement ventilé, sans dépasser la température de 32°C. Nous séchons le plus rapidement possible la tunique extérieure.

C’est à 7°C que la dormance est levée le plus rapidement, c’est-à-dire que les caïeux germent le plus rapidement après la récolte, après environ 6 mois. Les températures basses (1°C par exemple) ou élevées (plus de 15°C) allongent la durée de la période de dormance. Elles sont donc intéressantes pour avoir une longue conservation, environ 9 mois.

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