AVR dévoile la cinquième génération de l’arracheuse Puma
« The final roar », autrement dit le rugissement final… C’est sous ces termes que le constructeur belge vient de présenter la dernière version de son arracheuse automotrice Puma. Outre un nouveau design, celle-ci se caractérise par son cadre avant à changement rapide, une capacité de nettoyage accrue de 20 %, une trémie de 10 t et encore sa cabine entièrement revue.

C’est en 2006 que la première arracheuse automotrice Puma a quitté les chaînes de montage de l’usine AVR. Le constructeur ajoutait ainsi une corde à son arc, voyant une opportunité sur le marché. « Jusqu’alors, les arracheuses automotrices 4 rangs étaient soit surdimensionnées et encombrantes, soit dépourvues de la capacité de tamisage nécessaire pour une récolte efficace sur quatre rangs. La Puma a réellement changé la donne », estime Pieter Galle, product manager chez AVR. Ont suivi les Puma+, Puma 3 et, en 2019, la Puma 4.0 entièrement connectée.
« Ces évolutions se sont toujours faites avec une même philosophie : faire face aux défis que rencontrent les producteurs de pommes de terre. Aujourd’hui encore, les conditions sont de plus en plus difficiles : changements climatiques, inondations et sécheresses, surfaces en croissance, pénurie de main-d’œuvre… C’est ce qui nous a inspirés en mettant au point cette ultime version de l’arracheuse Puma », poursuit-il. Le constructeur, reconnaissant que la Puma 4.0 était davantage destinée à la récolte des pommes de terre écoulées dans l’industrie, a également souhaité que cette nouvelle version soit adaptée aux tubercules à chair ferme et au marché du frais.
Davantage de puissance et de maniabilité
La machine, qui affiche un poids de 28.500 kg, embarque un moteur Volvo de 551 ch, soit 17,5 % plus puissant que celui de la Puma 4.0. Outre la puissance, le constructeur s’est attelé à accroître la maniabilité de l’engin.
À l’avant, l’essieu voit son angle de braquage être augmenté de 5°, pour atteindre 55°. Deux types de pneus sont proposés. De série, la Puma chausse des pneumatiques Kleber 300/95R52, pouvant être remplacés, en option, par des modèles Alliance 320/105R50. À l’arrière, le gain annoncé est de 4°, pour un angle de braquage de 24°. Côté pneumatiques, on retrouve des Michelin VF900/60R38 CFO+, pour un meilleur respect du sol, même à basse pression. Ce même essieu arrière peut être remplacé par un train de chenilles Zuidberg (762 mm). « Ce qui constitue une assurance supplémentaire en cas d’arrachage en conditions humides. »
Un essieu suiveur fait son apparition. Chaussant des modèles 520/50R17, il soulage l’essieu arrière une fois la trémie pleine et contribue à réduire la pression exercée au sol.

En parallèle, l’arracheuse conserve son châssis central sur lequel ses différents composants viennent se positionner de manière à conserver l’équilibre global de l’engin.
Des pommes de terre aux oignons en 30 minutes
Concernant les organes de la machine, AVR a tout d’abord fait évoluer son cadre avant ACC (« All conditions control » ou « contrôles toutes conditions »). Celui-ci a été positionné légèrement plus en avant, afin de le rendre plus visible depuis la cabine. Pour rappel, le système ACC permet de passer de l’arrachage avec diabolos à l’arrachage sans diabolo. Dans ce dernier cas, le contrôle de la profondeur se fait par la mesure de la position, via des capteurs qui commandent les roues de jauge hydrauliques, même sur parcelle vallonnée.
Le cadre avant bénéficie également d’un système de changement rapide. Il permet de passer de l’arrachage des pommes de terre à la récolte des oignons en moins d’une demi-heure.
Un broyeur de fanes de nouvelle génération fait son apparition. Il gagne 40 % de puissance, afin d’intervenir en situation de fanes denses ou abondantes. S’y ajoutent, de série, un tapis répartiteur de fanes et la possibilité de changer facilement le côté d’éjection des résidus broyés. « De quoi faciliter le travail lors de l’ouverture d’une parcelle », ajoute Pieter Galle.
Plus loin, les rouleaux effaneurs ont également été améliorés, pour un traitement des fanes accru de 15 % selon le constructeur. Les hauteurs de chute entre le rouleau effaneur et le tapis de tamisage suivant ont été réduites. En outre, la position de chaque rouleau peut être ajustée sur le côté de la machine ou directement depuis la cabine.
Une surface de tamisage de plus de 40 m²
La surface de nettoyage de la nouvelle Puma a été augmentée de près de 20 %, pour atteindre 41,5 m². Comme mentionné ci-avant, la hauteur de chute a été réduite au niveau des rouleaux effanneurs, permettant un transfert en douceur des tubercules.
« Les tapis de tamisage bénéficient de davantage de puissance disponible. En outre, ils peuvent être inversés individuellement, ce qui peut s’avérer utile en cas de bourrage. Le tout permet aux patatiers de gagner en flexibilité, qu’importent les conditions de travail », enchaîne Pieter Galle.
À l’arrière, le module de nettoyage Varioweb associe un tapis à tétines et des rouleaux axiaux. Déjà disponible sur la Puma 4.0, il se montre flexible en ce qui concerne l’utilisation des rouleaux axiaux. Selon les conditions, il est possible d’utiliser ceux-ci en totalité, lorsqu’un nettoyage intensif est nécessaire, ou partiellement. Voire de ne pas les utiliser s’il n’y a pas, ou presque, besoin de nettoyage.
Par ailleurs, le Varioweb s’ajuste désormais avec un angle compris entre -2,5° et 7,5° et ce, directement depuis la cabine. Il est ainsi plus aisé d’adapter les besoins en nettoyage aux pentes, qu’elles soient montantes ou descendantes.
Enfin, la surface du tapis à tétines est 10 % plus grande, ce qui accroît la capacité de tamisage et améliore son fonctionnement.
Un déchargement jusqu’à 50 % plus rapide
Par rapport à la Puma 4.0, la trémie voit sa capacité maximale gagner 25 %, pour atteindre 10 t. Pour ce faire, elle a été entièrement redessinée mais reçoit aussi des rehausses se dépliant automatiquement lors de l’arrachage.
La capacité de déchargement de la trémie bénéficie, quant à elle, d’un accroissement de 50 % ! Durant la conception, AVR a constaté que celle-ci était limitée par l’angle de l’élévateur à tapis. Pour gagner en efficacité, la trémie pleine est désormais soulevée de 40 cm à l’aide d’une construction en parallélogramme. L’angle ainsi obtenu permet un déchargement plus rapide des tubercules dans la benne.

De plus, le bras de déchargement peut décharger sur quatre rangs, même dans les bennes hautes, ce qui est particulièrement utile au début de l’exploitation des parcelles.
Dernière précision : la hauteur maximale de déchargement s’élève à 4,60 m.
Un joystick et une interface revue pour faciliter le travail
La Puma de dernière génération reçoit une toute nouvelle cabine, d’origine Claas, plus confortable que précédemment. À l’intérieur, le joystick ergonomique permet de contrôler de nombreux paramètres de la machine en un coup d’œil. En effet, chaque bouton est associé à un logo facilement identifiable afin de simplifier le travail du chauffeur. Il permet également de naviguer entre les différents menus du terminal. Sur ce dernier, l’interface utilisateur a été grandement mise à jour afin de visualiser sans peine les paramètres associés aux différents organes de l’arracheuse.
Le système de caméra a, lui aussi, été revu. Toutes les images des caméras, soit jusqu’à 18, sont désormais affichées sur un grand écran de 18,5 pouces avec la possibilité de passer à une vue plein écran d’une image en particulier en un clic.

Comme la Puma 4.0, ce modèle peut être intégralement surveillé à distance, en ligne, grâce à AVR Connect. Il est ainsi possible de suivre les données relatives au travail effectué (dont le rendement, entre autres), ainsi que les données des capteurs et les éventuelles alarmes. Des diagnostics à distance sont également possibles, pour une assistance accrue du concessionnaire ou du constructeur.
En quatre rangs de 75 cm pour commencer
La nouvelle Puma sera produite en une quinzaine d’exemplaires en 2026. Ceux-ci seront destinés aux marchés belge, néerlandais, allemand et français. « Cela nous permettra de la mettre à l’épreuve dans différentes conditions de sols et modes d’utilisation afin de faire les éventuelles modifications nécessaires », détaille Pieter Galle.
Dans un premier temps, l’arracheuse ne sera disponible qu’en version quatre rangs de 75 cm. Pour les agriculteurs optant pour un inter-rang de 90 cm, il faudra attendre deux à trois ans avant de pouvoir acquérir une Puma 5.





