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Le dérèglement climatique menace l’économie et la sécurité nationale belges

Sans mesures climatiques supplémentaires, l’économie et la sécurité nationales belges seront mises en danger, selon l’étude « Belgian Climate Risk Assessment » (BRCA) dévoilée jeudi par l’institut climatique Cerac. Ce dernier évoque des milliers de décès liés aux vagues de chaleur, des problèmes d’infrastructures et d’approvisionnement alimentaire ainsi que des pandémies.

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Le Cerac propose des études, des analyses et des recommandations visant à rendre la Belgique plus résiliente face aux conséquences du changement climatique d’origine humaine. « La question n’est plus de savoir si des catastrophes climatiques se produiront, mais quand et comment nous y réagirons », résume Luc Bas, directeur de l’institut. « La Belgique doit donc coopérer au niveau politique pour prévenir les catastrophes climatiques ».

Pour faire face à ces problèmes, le Cerac préconise la mise en œuvre d’une politique d’adaptation cohérente. L’institut estime toutefois que le morcellement actuel des politiques empêche de bâtir une réponse d’ensemble. L’étude appelle à traiter la question « avec la même urgence et les mêmes moyens que les autres menaces majeures pour la sécurité ».

Le Cerac souligne que les groupes vulnérables, comme les personnes âgées, les personnes socialement défavorisées, les agriculteurs et les citadins seront les premiers à subir les conséquences du dérèglement climatique, mais à terme, c’est l’ensemble de la société qui sera touchée.

Le Cerac dresse par ailleurs un tableau désastreux de l’économie belge, rappelant que les inondations de 2021 en Wallonie et dans le Limbourg ont coûté environ 5,2 milliards d’euros. L’institut estime que des événements similaires pourraient entraîner des coûts comparables à l’avenir. Sans action supplémentaire, la dette publique pourrait croître de 15 % d’ici 2050, nécessitant un ajustement budgétaire équivalent à 1,4 % du PIB.

Les compagnies d’assurances sont également sous pression en raison de la hausse des sinistres climatiques. « Avec l’augmentation des catastrophes liées au climat, les réassureurs pourraient quitter le marché belge, rendant l’assurance inaccessible ou beaucoup plus chère pour les particuliers et les entreprises », analyse l’économiste Grégory Truong. Cette situation est déjà présente en France.

L’agriculture, également concernée

L’impact se fera également sentir dans des secteurs économiques plus larges. En Belgique, la pénurie d’eau menace des secteurs clés tels que la chimie, la pharmacie, l’agroalimentaire et le tourisme. Les pertes annuelles dans l’agriculture pourraient atteindre plusieurs dizaines de millions d’euros, créant de l’instabilité pour l’emploi agricole et l’approvisionnement alimentaire. Le Cerac appelle par conséquent à une transformation durable des pratiques agricoles en Belgique.

Sur le plan sanitaire, l’étude anticipe plus de mille décès supplémentaires chaque année en raison des vagues de chaleur, même dans le scénario le plus favorable. Les risques incluent également une hausse des allergies, des problèmes mentaux et de la pollution de l’air. Des pandémies telles que la grippe aviaire, la fièvre catarrhale ovine, la dengue ou le chikungunya, transmises par des moustiques exotiques, pourraient devenir plus fréquentes. « Sans adaptation, le système de soins risque d’être encore plus surchargé », prévient l’institut.

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