Alimentation ou santé: faut-il choisir?

Carlo Di Antonio et Vytenis Andriukaitis ont signalé l’importance de rendre plus facilement abordables les informations sur les produits alimentaires pour les consommateurs.
Carlo Di Antonio et Vytenis Andriukaitis ont signalé l’importance de rendre plus facilement abordables les informations sur les produits alimentaires pour les consommateurs. - J.D.

Carlo Di Antonio s’est tout d’abord réjoui de constater que la qualité des produits alimentaires était la préoccupation principale des citoyens présents dans la salle.

Des normes à adapter

Concernant leur vision des circuits courts, Vytenis Andriukaitis a affirmé qu’il fallait changer les règles en Europe, après en avoir discuté avec les petits producteurs, les citoyens et les distributeurs. Le ministre wallon de l’Environnement a souligné l’importance de créer un lien plus direct avec un produit plus rémunérateur plutôt que ce soit les derniers intervenants qui gagnent le plus. « Il est maintenant plus facile qu’auparavant d’installer une boucherie à la ferme » a-t-il ajouté. « Les normes doivent être proportionnées pour ne pas trop restreindre ni contraindre à l’extrême ».

« Les normes de sécurité alimentaire doivent être les mêmes pour tous les États et pour toutes les tailles de producteur car l’aliment peut terminer dans toutes les assiettes » a, quant à lui, exprimé le commissaire européen. « Néanmoins, l’alimentation est différente, et on peut promouvoir cette diversité en adaptant les règles. »

Améliorer la diffusion d’informations

Au sujet du manque de connaissance du grand public sur leur alimentation, Vytenis Andriukaitis a reconnu qu’il était parfois difficile pour le consommateur d’appréhender toutes les informations disponibles sur l’étiquette. « Il faudrait que la commission européenne et les associations de consommateurs se mettent d’accord pour simplifier, et pour utiliser des outils supplémentaires à l’étiquetage. »

Carlo Di Antonio a regretté que l’étiquetage passe au second plan par rapport à la publicité. « Il faut lutter contre la désinformation provenant de la publicité, et donner plus clairement les informations aux consommateurs. »

Di Antonio et les pesticides

Pour le ministre wallon, la question fondamentale à laquelle les scientifiques doivent répondre dans les prochaines années est de savoir si les pesticides de synthèse sont néfastes pour la santé ou non. « Il y a un paquet d’études qui sont pour ou contre, nous avons besoin maintenant de certitude. Nous sommes malheureusement dans une logique où un produit n’est pas dangereux jusqu’à ce que son successeur sorte sur le marché et le supplante. »

Déconnexion

Quand une personne du public a demandé ce que faisaient la Belgique et l’Europe pour le bien de nos agriculteurs, Carlo Di Antonio a répondu sans détour que les agriculteurs avaient été attirés dans un piège. « Les demandes de subsides se font maintenant majoritairement pour du stockage, afin de vendre au meilleur moment » a-t-il ainsi expliqué. « Les agriculteurs n’ont plus aucune maîtrise sur l’issue de leur production, mais uniquement sur le fait de vendre au bon moment pour que le prix soit le meilleur possible. L’évolution de ces dernières années a déconnecté l’agriculteur du consommateur au profit du marché, et c’est ce contre quoi il faut lutter ».

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