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Cadco – actualité – céréales: protection fongicide aux stades clés

Sur le plan sanitaire, l’helminthosporiose progresse dans les escourgeons, surtout dans le Hainaut. Partout ailleurs, c’est la rouille naine qui gagne les étages foliaires supérieurs. En froment, la pression parasitaire demeure faible.

Temps de lecture : 4 min

Les observations menées le 30 avril sur les variétés d’escourgeon Hedwig, Quadriga, Rafaela, Tonic et Verity dans un réseau de 13 parcelles réparties en Hainaut (Ath, Béclers), provinces de Liège (Kemexhe, Milmort, Pailhe) et de Namur (Assesse, Namèche) montrent que toutes ces cultures suivies par le Cadco ont atteint ou dépassé le stade de la dernière feuille étalée (39), moment clé pour la protection fongicide.

Dernière feuille – sortie des barbes…

Rappelons que la pression en maladies rapportée ici concerne des parcelles non traitées. L’helminthosporiose est présente de manière anecdotique dans le bas des plantes en provinces de Liège et de Namur. Dans le Hainaut, de 2 à 10 % des F-1 ou des F-2 sont touchées. La sévérité des symptômes reste cependant très faible.

La rhynchosporiose n’est signalée que dans 3 parcelles : 5 % des F-3 sont touchées à Béclers (sur Verity) et Pailhe (sur Quadriga) et 35 % des F-3 sont touchés sur Tonic à Pailhe. La rouille naine est observée sur les F-1 dans 11 parcelles du réseau et est observée à des fréquences variant entre 10 et 65 %. L’oïdium est présent sur 30 % des F-2 à Pailhe, mais. absent dans les autres parcelles.

… moment clé!

La période s’étalant entre le stade dernière feuille étalée (39) et la sortie des barbes (49) est l’intervalle pivot pour la protection fongicide des escourgeons. Un traitement permettra de lutter contre les maladies déjà présentes mais aussi de prévenir l’apparition de la ramulariose. Ce traitement doit être complet et rémanent. Il est conseillé d’utiliser les spécialités à base de carboxamides en mélange avec une triazole et/ou une strobilurine. Il est également indiqué d’appliquer du chlorothalonil, dernière molécule encore réellement efficace contre la ramulariose.

Pression faible en froment…

Les observations du 30 avril sur les variétés Albert, Anapolis, Bergamo, Edgar, Gedser, Graham, KWS Smart, Ragnar, Reflection et Sacramento dans 31 parcelles situées en Hainaut et dans les provinces de Liège, Brabant wallon et Namur confirment la faible pression en maladies observée au cours des dernières semaines. Une large majorité de ces parcelles ont atteint le stade 2e noeud (32). Quatre parcelles sont encore au stade du 1er noeud (31).

La septoriose est observée à des fréquences variables suivant les régions. Elle infecte moins de 15 % des F-2 dans le Hainaut et est seulement présente dans le bas des plantes dans la province de Namur et à Mortroux. Dans le reste de la province de Liège, elle touche jusqu’à 50 % des F-2. La gravité de la maladie est faible dans tous les cas, ne dépassant pas les 5 % de surface foliaire symptomatique. En raison des pluies, des infections sont potentiellement en incubation sur les futures F3 définitives, indique le modèle épidémiologique Proculture.

En froment, la pression parasitaire demeure faible. Hors souci particulier, le moment n’est pas encore à la protection fongicide.
En froment, la pression parasitaire demeure faible. Hors souci particulier, le moment n’est pas encore à la protection fongicide. - M. de N.

L’oïdium est signalé dans le fond de végétation uniquement en province de Liège. Les autres parcelles du réseau en sont indemnes.

La rouille jaune est observée dans 11 parcelles. Les F-2 de la variété sensible Reflection montrent des symptômes à Ath, Ellignies-Saintes-Anne, Pailhe, Les Waleffes et Nivelles. Ailleurs, ce sont des variétés tolérantes qui présentent quelques pustules sur leurs F-2 ou F-3.

… et recommandations

Pour les quelques parcelles encore au stade 31, seule la présence de foyers actifs de rouille jaune sur une variété sensible peut amener à envisager un traitement. Dans tous les autres cas, il est préférable de réévaluer la situation au 2e noeud (32).

Pour les parcelles au stade 32 , un traitement est envisageable si une présence significative (plus de 10 % des plantes) de symptômes de rouille jaune est observée sur une variété peu tolérante. Un traitement peut aussi être envisagé sur une variété peu tolérante à la septoriose si plus de 20 % des F-2 présentent des symptômes de cette maladie.

Dans les parcelles indemnes de rouille jaune et où la pression des autres maladies est faible, le traitement peut être postposé au stade dernière feuille étalée (39). C’est le cas dans la plupart des parcelles d’essai pour le moment.

Faire l’impasse sur le traitement au stade 32 permet d’éviter deux inconvénients (l’obligation d’effectuer un second traitement 3-4 semaines après le premier et comme les blés sont en général au stade épiaison 3-4 semaines après le stade 32, la dernière feuille n’est donc pas protégée dès sa sortie). Au contraire, faire l’impasse donne la possibilité de ne traiter qu’une fois sur la saison si les conditions le permettent et la dernière feuille est protégée dès sa sortie. Au besoin, un traitement relais au stade floraison permet de contrôler les maladies plus tardives.

A. Legrève, M. Delitte

, coordination scientifique «maladies»;

X. Bertel

, coordinateur Cepicop et Cadco

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