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Les semis d’été, dans le sec!

Dans l’édition du 12 janvier dernier, nous proposions un calendrier des semis des légumes. Mais comment réaliser ces semis au potager alors qu’il fait chaud et sec en de nombreux endroits ?

Temps de lecture : 6 min

Quels sont les légumes concernés ? Le cerfeuil est semé chaque quinzaine jusque mi-septembre pour disposer de plantes fraîches et jeunes à récolter au fur et à mesure des besoins. En cas de sécheresse et de chaleur, il tend à monter prématurément à graines, la tige qui porte les fleurs est fibreuse. Nous pourrons arroser le sol régulièrement pour maintenir de la fraîcheur sur 20 ou 30 cm au moins pour ce semis en place.

Les chicorées frisées, Chioggia et de Vérone doivent être semées sans tarder pour encore avoir une belle production. Si le sol est maintenu bien humide, la levée se fait en quelques jours seulement. Nous pouvons semer en couche légèrement ombrée pour limiter l’évaporation d’eau ; nous planterons au stade 5 feuilles dans un mois. Nous pouvons aussi semer en place avec l’avantage de respecter la racine principale qui est pivotante mais l’inconvénient d’avoir un plus grand espace à maintenir frais par des arrosages.

Fin juillet, c’est le bon moment pour semer les choux-fleurs d’hiver destinés aux récoltes du printemps prochain. Leur végétation est plus longue, nous avons un peu plus de travail pour entretenir la parcelle, mais la saveur et la tendreté de ces choux récompenseront largement de ces efforts.

Il est grand temps pour semer les derniers fenouils de l’année, ils seront récoltables début novembre si les gelées d’automne ne sont pas trop précoces ni sévères.

Les haricots peuvent encore être semés maintenant, surtout pour les variétés modernes au cycle végétatif assez court.

La germination de la laitue est freinée si la température du sol atteint ou dépasse 20 °C.
La germination de la laitue est freinée si la température du sol atteint ou dépasse 20 °C. - F.

Les laitues pommées, Batavia et Iceberg de plein air sont encre semées jusque mi-août avec la précaution de réduire autant que possible la température du sol de la pépinière ou des mottes. En effet, la germination de ces espèces est fortement réduite lorsque la température du sol dépasse 20ºC. Le choix variétal est important.

Mi-juillet à fin septembre est une période traditionnelle de semis de la mâche, bien que nous trouvions des plantes à repiquer sur une plus large période en jardineries. La levée demande au moins une dizaine de jours, souvent plus. Durant cette période, le sol doit être maintenu frais. Pour faciliter notre travail, nous pouvons recouvrir les semis avec des toiles (de jute par exemple) que nous arrosons pour les maintenir humides. Cette technique limite le risque d’avoir une rupture de la période humide au niveau du lit de semis qui perturberait les chances de réussite.

De fin juillet à fin août, c’est le bon moment pour semer les navets. En tassant bien le sol après le semis, nous pouvons attendre patiemment l’arrivée de la pluie. La levée est alors rapide.

Les oignons de type de Vaugirard sont semés de mi-août mi-septembre. Ils assureront l’approvisionnement en légume frais et goûteux pour les salades d’avril et de mai prochains, période durant laquelle nous avons peu de légumes récoltables au potager.

En semant le persil en août, en pépinière ou en mottes pressées, nous assurerons la production sous abris (couche ou serre) de novembre à mai. Pour les petits jardins, nous pouvons planter le persil en pot d’au moins une vingtaine de cm de profondeur et le cultiver sur balcon protégé ou dans la maison en un endroit bien éclairé.

Nous pouvons encore semer le pourpier jusqu’à la mi-août pour une récolte jusque mi-novembre.

Le radis peut être semé jusque mi-septembre en plein air et jusque mi-août pour les ramenasses.

La roquette peut être semée jusque mi-août.

En pleine après-midi, le flétrissement du feuillage est constaté dès que le déficit d'eau est réel dans le sol. Une mauvaise structure de sol empêche les racines de bien se développer avec des conséquences similaires.
En pleine après-midi, le flétrissement du feuillage est constaté dès que le déficit d'eau est réel dans le sol. Une mauvaise structure de sol empêche les racines de bien se développer avec des conséquences similaires. - F.

Semer par cette chaleur ?

Les premières semaines de l’été sont bien ensoleillées et nous ressentons fortement la température estivale lorsque nous sommes en plein soleil. Mais les niveaux atteints ne sont pas exceptionnels même s’ils sont élevés.

Les services météorologiques annoncent une diminution du niveau de la température dans les prochains jours. Comme tous les jardiniers et les fermiers, nous suivons cela de près.

Pour les semis de plants destinés à être plantés ultérieurement, que ce soit en plants à racines nues ou en plants élevés en mottes pressées ou en godets, choisissons un endroit du jardin qui est partiellement ombré lors des heures les plus chaudes de la journée. Si l’ensoleillement est bon jusqu’environ 10h du matin et après 17h de l’après-midi, c’est parfait.

L’ombrage peut venir d’un bâtiment, d’un arbuste, d’une planche installée à cette fin.

Notons que pour réussir les semis de laitues, la température du sol devrait être inférieure à 20ºC, autour de 15ºC par exemple. En arrosant avec de l’eau froide un endroit peu ensoleillé, nous y arrivons.

Pour la sécheresse

Pour réussir un semis, il faut que les semences puissent s'humecter et trouver l’eau nécessaire à cette étape importante qu’est la germination. Si la sécheresse survient au milieu de cette phase, la mortalité des semences en germination sera importante.

L’humectation des graines

Le contact intime entre le sol et la graine permet à celle-ci de s’humidifier et de commencer le processus de germination. C’est la base de la réussite d’un bon semis. Il y a deux façons complémentaires d’y arriver. D’une part, il faut que la structure du sol de fond du sillon de semis soit ferme. Pour les semis d’été, il est souvent inutile de travailler le sol en profondeur, contentons-nous seulement d’ameublir les 2 à 4 cm nécessaires pour faciliter le traçage des sillons. De cette manière, le fond du sillon est affermi avec le temps et les pluies printanières. D’autre part, quand les graines auront été déposées dans le fond du sillon, nous les recouvrirons et puis tasserons la terre de recouvrement. Le passage d’une roue de brouette légèrement chargée est parfait pour avoir une pression au sol d’environ 1 kg/cm².

Ce n’est pas le tout d’avoir un contact intime entre la graine et le sol. Pour que l’eau puisse passer du sol à la graine, il faut qu’il y ait… de l’eau dans le sol. Deux solutions :

1. arroser avant le semis et laisser ressuyer une nuit et ensuite arroser régulièrement pour maintenir la fraîcheur du sol sur une profondeur un peu supérieure à la profondeur de semis, sans discontinuer ;

2. arroser uniquement après le semis. Nous choisirons la première solution si le creusement des sillons de semis est trop difficile dans la terre durcie.

Le maintien de l’humidité

Arroser à raison d’environ 3 ou 4 litres par m² et par jour est une indication à moduler selon les situations. Surtout, il ne faut pas arrêter pour éviter une rupture du processus de germination qui aurait des conséquences funestes.

Lorsque le sol est couvert de végétation, le sol perd moins d'eau par évaporation. La végétation est aussi un écran limitant les variations de température du sol.
Lorsque le sol est couvert de végétation, le sol perd moins d'eau par évaporation. La végétation est aussi un écran limitant les variations de température du sol. - F.

Pailler légèrement le sol permet de limiter l’évaporation d’eau. Un voile tel que ceux utilisés en début de saison aura un effet de paillage également. Nous pouvons recouvrir le sol de toiles ou de plaques isolantes, en surveillant chaque jour pour les ôter dès la levée constatée.

F.

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