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Egalité... encore du travail!

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La Fédération française de l’agriculture biologique a réalisé récemment une grande enquête en vue de mieux connaître les quelque 10.000 agricultrices actives dans le secteur du bio. Pas moins de 2.500 d’entre elles ont ainsi répondu au questionnaire adressé par la Fnab, en partenariat avec l’Agence bio. Les résultats qui ressortent de cet échantillon qualifié de représentatif permettent de dégager un profil qui en réalité, par divers aspects, dépassent le cadre strict de l’activité biologique pour rejoindre le statut de la femme dans l’agriculture de manière plus globale.

Si l’âge des agricultrices françaises s’élève en moyenne à 52 ans, les agricultrices spécifiquement actives dans le bio sont un peu plus jeunes, affichant un âge moyen de 45 ans et 60% d’entre elles ne sont pas issues du milieu agricole. Une agricultrice bio sur trois répond d’ailleurs s’est installée après un premier parcours professionnel parfois bien éloigné de la sphère rurale. L’enquête révèle aussi que 40% des agricultrices bio françaises sont titulaires d’un diplôme de niveau supérieur. Nombre de ces femmes sont également syndiquées (à peu près la moitié des répondantes) et un cinquième de celles-ci s’engage très concrètement par la prise de responsabilités syndicales.

A l’instar des exploitations agricoles dites traditionnelles, les agricultrices actives dans le bio s’occupent davantage des animaux que des travaux des champs; plus de la moitié des répondantes à l’enquête de la Fnab déclarent en effet ne jamais participer aux travaux d’implantation des cultures, mais nombre d’entre elles ont la haute main sur les soins prodigués au cheptel.

Près de la moitié des agricultrices prennent totalement en charge la transformation des produits fermiers, et plus de 80% d’entre elles s’occupent en totalité ou en partie de la vente directe de ces produits.

Les tâches administratives alourdissent encore la barque de la gent féminine. Elles apparaissent comme le domaine «réservé» aux agricultrices, qui en majorité, gèrent la comptabilité, les relations avec la banque, le décryptage et le suivi des factures, la déclaration fiscale. Sans compter, oh surprise?, qu’elles prennent en charge la lessive, le ménage, la préparation des repas, la scolarité des enfants… L’enquête estime le temps de travail hebdomadaire des femmes à 60 heures, et les deux tiers des agricultrices bio interrogées jugent très défavorable la répartition des tâches ménagères au sein du foyer.

A défaut de révélations, cette enquête a le mérite de confirmer, une fois de plus et très significativement, l’engagement fort et essentiel des femmes au sein des exploitations agricoles. Le mot d’ordre de la présidente de la Fnab, à l’initiative de l’enquête est clair: «Nous devons apprendre à déléguer les tâches ménagères et administratives pour prendre davantage de responsabilités politiques et faire avancer les projets de société. Il faut que les femmes fassent bouger les lignes, qu’elles choisissent et non qu’elles subissent.»

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