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«Gardez courage et espoir mes enfants!»

Mercredi soir, après le travail dans les étables, à l’heure du souper, pas de blagues, pas de disputes fraternelles, pas d’anecdotes scolaires, juste une question : « Tu as entendu parler des quarante jours sans viande ? On ne voit que ça sur Facebook ! Qu’est-ce que tu crois que ça va faire pour nous ? »

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Bien sûr je l’ai entendu et vu, à la radio, à la tv, dans les journaux. Que faut-il leur répondre à nos enfants dont trois sont à l’école d’agriculture ? J’opte pour la vérité : « Je pense que ça va être difficile, encore une fois. Je crois qu’il va falloir faire le gros dos. Mais dès que vous en avez l’occasion, vous devez crier haut et fort que tout ça, ce n’est pas la vérité ».

Certes, ne plus manger de viande pourrait contribuer à la diminution de la production de carbone, mais alors, ne faudrait-il pas aussi ne plus partir en vacances à des milliers de kilomètres, ne plus consommer de fruits et légumes produits à l’autre bout de la terre, arrêter de venter les produits à base de soja en provenance des pays sud-américains, arrêter de… En fait, il y a vraiment beaucoup de choses à faire avant de détruire la production bovine qui fait réellement partie d’un écosystème sinon européen, au moins belge. Notre belle région Wallonne, avec ces prairies vallonnées, ou toute culture est pratiquement impossible vu son relief, qu’allons-nous en faire ? Les responsables de ces campagnes diffamatoires peuvent sans doute nous proposer des idées aussi farfelues les unes que les autres. De plus leur auditoire est docile : les Européens ont le ventre plein, fini la course à la nourriture. Les agriculteurs ont bien rempli leur mission en termes de quantité et surtout de qualité. Alors, maintenant, comme des enfants trop gâtés, il faut autre chose et on écoute les beaux parleurs avec leurs belles promesses. C’est tellement plus facile de remettre les autres en cause que soi-même…

J’espère malgré tout que le bon sens, tout comme notre besoin fondamental en une nourriture diversifiée inscrit dans nos gènes, ressurgira dans nos cerveaux endormis.

Florence Crevits

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Voix de la terre Difficile d’y croire, et pourtant c’est vrai ! La vigne est aujourd’hui cultivée en Belgique… Qu’importe la région, pourvu qu’on ait l’ivresse ! En 2022, selon le Service Public Fédéral, la Belgique comptait 259 vignerons et la bagatelle de 802 hectares de vignobles ! Et ces chiffres ne cessent de croître, tandis que la superficie agricole vivrière rétrécit comme peau de chagrin, grignotée par les énergies renouvelables, les élevages de loisirs, l’urbanisation, les réseaux routiers et ferroviaires, les aéroports, les zonings économiques et industriels, les zones naturelles protégées ou consacrées à des MAEC, etc, etc. Étrange pays confetti, où la terre nourricière est galvaudée…
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