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Peste porcine africaine: trois zones spécifiques et de nouvelles mesures de lutte!

Sur proposition du ministre wallon de l’Agriculture, de la Nature et de la Forêt, René Collin, le Gouvernement wallon a adopté, ce vendredi 12 octobre, un arrêté portant sur différentes mesures temporaires de lutte contre la peste porcine africaine. Ces dispositions ont été au préalable présentées par le ministre aux experts dépêchés par la Commission européenne afin de poursuivre la stratégie mise en place.

Temps de lecture : 5 min

Rappelons que le 14 septembre dernier, le ministre Collin faisait adopter par le Gouvernement wallon un arrêté définissant un périmètre de 63.000 ha. Cette zone a été établie par la Commission européenne après discussions avec le Service public de Wallonie et l’Afsca sur base de la localisation des deux premiers sangliers positifs retrouvés.

Différentes mesures, validées par la Commission européenne, ont été appliquées jusqu’au 14 octobre afin d’éviter toute propagation du virus au-delà du périmètre, à savoir :

- l’interdiction de toute forme de chasse et de nourrissage ;

- l’interdiction de circulation en forêt ainsi que de toute forme d’exploitation forestière afin d’éviter tout risque de propagation accidentelle par l’homme.

A ce jour, 139 sangliers ont été prélevés dont 111 dans le périmètre infecté. Au total, 79 carcasses se sont révélées viropositives. Ces dernières se concentrent essentiellement autour des villages de Buzenol, Ethe ainsi qu’au niveau du camp militaire de Lagland.

Les sangliers prélevés en dehors du périmètre (28) sont tous négatifs.

« Ces mesures, relate René Collin, poursuivaient l’objectif prioritaire d’éradiquer le virus en empêchant notamment sa propagation tant par le déplacement de sangliers que par le facteur humain. Force est de constater que cet objectif semble rencontré même si aucune certitude ne peut être posée».

Trois zones

L’ancien périmètre de 63.000 hectares est désormais scindé en 3 zones spécifiques répondant chacune à des impératifs précis:

1. Zone noyau: 12.562 ha, avec:

- interdiction de chasse, de nourrissage, de circulation et d’exploitation de la forêt ;

- recherche active des carcasses de sangliers, qui sont analysées systématiquement.

2. Zone tampon: 29.183 ha, avec:

- interdiction de chasse, de nourrissage, de circulation ;

- exploitation forestière sur base de dérogations individuelles réservées aux professionnels ;

- recherche active des carcasses de sangliers, qui sont analysées systématiquement ;

- installation d’un réseau de clôtures.

3. Zone d’observation renforcée: 21.101 ha, avec:

- interdiction de nourrissage ;

- recherche active des carcasses de sangliers, qui sont analysées systématiquement ;

- interdiction de tous les modes de chasse pour les sangliers et les autres espèces gibiers à l’exception de la chasse à l’affût, à l’approche ainsi que les battues silencieuses ;

- signalement obligatoire de tout sanglier retrouvé mort qui sera analysé ;

- obligation pour les titulaires de droit de chasse d’organiser la destruction des sangliers sur leur territoire notamment par l’autorisation du tir de nuit. Un constat de tir/mortalité devra être dressé par un agent de l’Administration pour chaque sanglier abattu ;

- obligation d’avoir suivi une formation aux règles de biosécurité pour pouvoir chasser et détruire ;

- extraction des sangliers chassés par les professionnels ;

- analyse des sangliers tirés sur base d’échantillonnage ;

- circulation et exploitation forestière autorisée en journée uniquement.

Autour de ces trois zones

Le territoire wallon entourant ces 3 zones fait l’objet de mesures de vigilance :

- autorisation de chasse, de circulation et d’exploitation forestière

- surveillance passive ;

- recherche active des carcasses de sangliers qui sont analysées systématiquement ;

- signalement obligatoire de tout sanglier retrouvé mort qui sera analysé ;

Au-delà de ces zones, chaque sanglier retrouvé mort doit être signalé, notamment par l’entremise du Call center 1718 de la Wallonie. L’individu sera enlevé et analysé.

Les mesures prises sont prolongées jusqu’au 14 novembre prochain. Elles visent à finaliser l’extraction des carcasses qui sont autant de foyers de contamination, à freiner la propagation du virus par l’installation stratégique de clôtures ainsi qu’à réduire drastiquement la densité de sangliers pour éradiquer le virus.

Clôturer dans la stratégie avalisée par la Commission européenne ne signifie pas isoler ou confiner un territoire donné. Mais la clôture disposée à des endroits stratégiques est un outil complémentaire de gestion permettant la fragmentation du territoire en freinant les déplacements des sangliers. Dès ce mardi 16 octobre, les premiers dispositifs seront en cours d’installation.

La destruction des sangliers peut maintenant être activée dans la zone d’observation renforcée. Par ailleurs, au sein de cette même zone la circulation et l’exploitation forestière sont de nouveau autorisées mais uniquement en journée. «Par rapport au secteur forestier, j’ai prévu dans la zone tampon la possibilité que les professionnels de la forêt obtiennent des dérogations individuelles auprès du DNF dans des conditions strictes au niveau biosécurité. A nouveau, j’en appelle à la responsabilité citoyenne pour une mobilisation efficace et sans faille face au virus », indique René Collin.

Soutien aux éleveurs

Pour rappel, le ministre a présenté le mécanisme de soutien aux 60 éleveurs porcins concernés. L’aide annuelle est calculée sur base du nombre moyen d’animaux présents sur l’exploitation multiplié par le montant moyen d’indemnisation fixé par catégories d’animaux (porcs de reproduction ou d’engraissement) et par filières (standard, bio, plein air ou vente directe), déduction faite des éventuelles assurances revenus.

L’indemnisation régionale doit permettre de compenser les pertes de revenus liées d’une part aux obligations de quarantaine et d’autre part à l’interdiction de repeuplement des exploitations porcines ainsi qu’aux difficultés économiques liées à toute autre mesure imposée en vue de lutter contre la peste porcine.

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