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«Tous dans le même tracteur!»

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Sans conteste, les agriculteurs européens sont touchés par une crise sans précédent. Récolte céréalière 2016 localement catastrophique, prix du lait en berne, grippe aviaire paralysant le secteur avicole, incertitudes dans le secteur betteravier… Les maux qui minent le moral et le portefeuille des éleveurs et cultivateurs sont légion. Conséquences : le revenu agricole fond comme neige au soleil et les investissements se font avec une extrême parcimonie. Mais cela ne s’arrête pas là !

« On l’oublie souvent, mais lorsque la conjoncture est mauvaise pour les agriculteurs, elle l’est aussi pour les agroéquipementiers », rappelle Laurent de Buyer, président de la commission économie d’Axema, l’Union des industriels de l’agroéquipement (l’équivalent français de notre Fedagrim). Interviewé par Le Sillon Belge à l’occasion du Sima, celui-ci ajoute : « Un soutien financier, certes limité, est accordé aux agriculteurs, mais rien n’est fait pour épauler les acteurs du machinisme ». Or, tandis que leur carnet de commandes peine à se remplir, ces derniers doivent assumer d’importants frais de personnels et de recherche et développement afin de répondre à des normes européennes toujours plus strictes. « Et les difficultés sont d’autant plus importantes pour les entreprises de petite taille », alerte-t-il.

Combien d’ouvriers, employés ou cadres ne sont-ils pas menacés par le déclin de l’agriculture européenne ? Horsch ou John Deere en Allemagne, Sulky ou Massey Ferguson en France, Joskin ou Steeno en Belgique ; la fermeture de l’une de ces usines entraînerait un véritable désastre économique et social. Le raccourci peut être qualifié de rapide mais semble réaliste : assurer la viabilité de l’agriculture européenne, c’est protéger des dizaines de milliers d’emplois dans les fermes mais aussi dans les secteurs de l’amont. Agriculteurs et agroéquipementiers, tous dans le même tracteur !

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