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Protection des plantes: interdictions non justifiées et manque d’alternatives…

En matière de protection des plantes, les législations se durcissent et le panel de produits disponibles s’étiole. Certains disparaissent avant qu’une alternative ne leur soit trouvée, mettant quelques cultures en péril (à l’image de la betterave sucrière, suite à l’interdiction des néonicotinoïdes). De nombreux agriculteurs se demandent dès lors si ces décisions ne sont pas prises « à l’envers » ou « à la va-vite ». Quelle est la position de votre parti à ce sujet ?

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Ecolo

Notre parti pense qu’il est plus que temps de cesser les tergiversations sur les doses, les heures d’épandages, le nombre de panels de produits etc. Il faut oser revendiquer une transition vers une « Wallonie sans pesticides ». En effet, interdire les pesticides sans un plan national de reconversion, laisserait les paysans sur la paille.

Nous proposons de mettre en œuvre un plan de transition agroécologique, avec la participation du monde agricole. La réussite de ce plan sera nécessairement mise en place avec la participation et l’adhésion du monde agricole, et la participation citoyenne. L’importance d’une approche participative est un élément crucial.

Ce projet nécessite un réel soutien des Pouvoirs publics et un accompagnement de la transition du modèle de production agricole. Cela comprend la mise en place d’un Conseil agricole indépendant, des efforts pour augmenter l’accessibilité de semences adaptées, la modification des programmes de formation agricole, mais aussi la réduction du coût pour l’employeur de la main-d’œuvre agricole. Ecolo veut soutenir les agriculteurs par des programmes de recherche renforcés, ciblés, afin de trouver les solutions les mieux adaptées à chaque culture et utilisation spécifique.

Il ne fait pas de doute que l’agriculture, en Europe et dans le monde, devra demain se passer des pesticides. En mettant en œuvre un Plan de sortie des pesticides aujourd’hui, nous donnerons à nos agriculteurs un avantage comparé, des atouts économiques à notre économie (tourisme, produits de qualité, etc.) et pourrons créer un futur pour notre agriculture.

cdH

L’évolution vers une agriculture avec moins d’intrants est un processus qui est déjà engagé depuis plusieurs années par le monde agricole lui-même. Il répond aujourd’hui à une préoccupation de l’opinion publique. Pour accompagner ce mouvement, il est essentiel de stimuler la recherche agronomique en vue de développer des alternatives aux produits phytopharmaceutiques. De même, il faut assurer un conseil agricole indépendant pour permettre aux agriculteurs de réaliser des choix techniques en toute connaissance de cause. Notre parti préconise également la conclusion d’accords de branche avec les différentes filières pour accompagner le processus amenant à une diminution des intrants.

Cette transition vers une diminution des intrants et en particulier des produits phytosanitaires doit devenir un atout pour notre agriculture et pour les agriculteurs afin de pouvoir se positionner à la pointe de cette évolution, d’assurer une meilleure autonomie financière des producteurs et valoriser les productions auprès des consommateurs.

MR

Les substances actives sont approuvées au niveau européen. Cette procédure d’approbation évalue notamment la toxicité potentielle de la substance active que ce soit vis-à-vis de l’homme, des animaux ou encore de l’environnement. Cette évaluation est menée sur base d’un dossier scientifique complet. Pour notre parti, cette base scientifique constitue un préalable indispensable aux décisions d’autorisation ou de renouvellement des produits phytosanitaires. Cette approche rigoureuse ne peut en aucun cas céder la place à l’émotion ou à l’idéologie.

Il faut également tendre vers une utilisation plus raisonnée des produits phytopharmaceutiques. À ce sujet, la Belgique a porté des positions fortes au niveau européen.

Nous ne pouvons laisser les agriculteurs face à une absence de solutions, quand il s’agit de retirer une substance ou un produit. Cela ne doit pas entrainer l’utilisation d’autres méthodes de lutte qui seraient davantage néfastes pour l’environnement. Nous plaidons pour que les retraits de produits se fassent selon un principe de phasing-out qui permettrait la recherche d’alternatives crédibles et respectueuses de l’environnement. Dans cet objectif, des moyens conséquents doivent être alloués à la recherche.

DéFI

Notre parti est réputé pour ses positions équilibrées et nuancées. L’objectif de diminuer les phytos ne doit pas passer par des prises de position brutales et non réfléchies. Ce sont des données scientifiques et non des émotions qui doivent être à la base des décisions. Chaque décision doit être synonyme de progrès et dans ce cadre, il est inconcevable d’abandonner des produits phytos si c’est pour les remplacer par des méthodes plus polluantes ou moins sûres pour la santé. Nous soutenons toutefois toutes les recherches dans ces matières comme les avancées dans des domaines aussi variés que l’agriculture de précision, l’agroécologie ou le numérique.

PTB

Nous voulons une agriculture moderne qui renverse ses impacts négatifs sur l’environnement, la nature et la santé des populations vivant à la campagne ainsi que des consommateurs. Pour cela il faut réduire drastiquement l’utilisation d’intrants artificiels et de substances toxiques qui nuisent à l’environnement et promouvoir une activité biologique des sols et maintenir de la biodiversité.

Nous sommes cependant pour une transition qui ne mette pas en danger la rentabilité des exploitations. Nous conseillons les agriculteurs pour une utilisation la plus limitée possible de produits phytopharmaceutiques. Les conseillers privés, la publicité, la promotion et la vente liée (engrais-pesticides-semences) sont interdits.

Nous appliquons le principe de précaution pour l’autorisation de nouveaux pesticides avec de nombreux tests et une période de surveillance suffisamment longue. Les centres de recherche agricole publics se concentrent sur la mise au point des meilleures méthodes agroécologiques et biologiques adaptées à nos régions et cultures (en tenant compte du changement climatique).

PS

Notre parti est favorable à la mise en place d’un programme de suppression des pesticides. Ce programme doit impérativement comprendre des mesures de soutien qui accompagne les agriculteurs dans cette transition telles que :

– La création d’un fonds de transition pour permettre aux agriculteurs de faire évoluer leur modèle de production vers un système plus durable ;

– Le développement d’alternatives aux pesticides qui soient inoffensives ;

– Un accompagnement des agriculteurs dans leur transition vers une agriculture durable (soutien administratif, juridique, comptabilité, marketing, etc.) grâce à la mise en place d’organismes de conseil et d’innovation ;

– La promotion du partage de connaissances et des bonnes pratiques en agriculture durable. Il s’agit notamment de renforcer l’offre de formation à destination des agriculteurs ou candidats agriculteurs, de créer des espaces d’échange sur les pratiques agricoles durables et de développer un service de conseil spécialisé dans les pratiques agroécologique à destination des agriculteurs ;

– La mise en place d’une aide financière aux agriculteurs qui mènent des actions qui préservent l’environnement afin de sécuriser leurs revenus.

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